WAVRE : Y a-t-il des flics pour sauver le BW ?

Vers l'Avenir Brabant Wallon a écrit:Cherchons policiers désespérément. C'est le message que fait passer le chef de corps de la police de Wavre, Gilbert Hardy. « Nous tirons la sonnette d'alarme, débute le commissaire divisionnaire. Le fédéral ne doit pas diminuer sa capacité de recrutement qui est de 1 300 à 1 500 personnes par an. Sinon, nous allons droit dans le mur. » En Belgique, 883 postes sont vacants. Quarante-sept en Brabant wallon dans l'une des dix zones de police que compte la province. Outre un inspecteur principal, quatre agents et cinq cadres administratifs et logistiques, les zones locales ont un besoin criant d'inspecteurs : il en manque 37.

Ces places ne sont toutefois pas directement accessibles. Il faut en effet déjà faire partie de la police intégrée, composée de la police fédérale et de la police locale, pour pouvoir prétendre à un de ces postes vacants. « Pour les agents et les cadres administratifs, nous faisons un appel interne dans un premier temps, intervient le commissaire Hardy. Ensuite, nous pouvons mettre en place une procédure externe pour aller chercher dans le vivier des candidats civils. Mais pour être inspecteur ou inspecteur principal, il faut déjà être policier. »

La première étape pour rentrer à la police est donc de passer les tests de recrutement. « Il n'y a pas de désintérêt pour l'uniforme, précise Gilbert Hardy. Mais sur cent candidats seuls huit sont sélectionnés. Les critères ne sont pas sévères, mais sélectifs. » N'est donc pas policier qui veut. « Les Starsky et Hutch et autres grands justiciers, ils peuvent rester chez eux. Je n'en ai pas besoin », souligne le sourire aux lèvres le chef de corps.

La formation dure de huit mois à un an et demi en fonction des postes convoités. Ensuite, le policier pourra se porter candidats aux postes vacants. Tous les quatre mois, les chaises libres sont publiées pour un appel à candidature. « Le policier peut postuler pour différents postes, remarque Gilbert Hardy. Ainsi, il peut s'inscrire pour Wavre, Namur, Gembloux, etc. Et il nous dit franchement que s'il obtient le poste à Namur ou Gembloux, il prendra celui-là. Nous sommes donc en concurrence avec les autres. Sans compter que les candidats doivent répondre au profil demandé. » L'année dernière, la police de Wavre recrutait cinq policiers. Mais aucun des candidats n'a été retenus.

La zone de Wavre a engagé 12 personnes en 2008. « Mais malgré ça, il y a toujours un manque », insiste le commissaire divisionnaire.

Même s'il ajoute que la situation s'est améliorée. « Il y a deux ans, près de 80 postes étaient vacants sur le Brabant wallon. » En ces temps de morosité économique, la police locale entend donc faire savoir qu'elle engage. Et que ça ne devrait pas diminuer à l'avenir car elle devra faire face à des vagues de départ naturel à la pension. « Postuler à la police peut être une possibilité de reclassement si on a perdu son emploi, note Gilbert Hardy. Nous avons par exemple à Wavre un ancien de la Sabena. » Alors, engagez-vous, qu'ils disent.

www.actu24.be a écrit:« Une prime à la vie chère »

Il manque des policiers dans toute la Belgique. Et si chaque zone de police a ses propres soucis de recrutement, Gilbert Hardy, le chef de corps de la police de Wavre, en relève deux principaux pour le Brabant wallon : la concurrence avec Bruxelles et le prix de l'immobilier dans la province. « Certains préfèrent l'action. D'autres l'aspect financier. Car si toutes les zones ont un statut unique, travailler dans certains secteurs permet de recevoir des primes. Sur les zones de Bruxelles, il existe par exemple une prime au bilinguisme, une prime des grandes villes, etc. Le policier peut ainsi obtenir 250 à 350 € net par mois en plus. » Le second problème est la question du logement : le prix moyen d'une habitation en Brabant wallon est plus élevé que partout ailleurs en Wallonie. « C'est une problématique que la police doit prendre en compte. Pourquoi ne pas mettre à disposition des logements de fonction ? Comme ça existait du temps de la gendarmerie. Il faudra y penser en tout cas. Bientôt, il faudra une prime à la vie chère pour le Brabant wallon », indique avec une pointe d'ironie le commissaire Hardy.
Q. C.