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il y a 40 ans à Dinant : 21 morts et 4 rescapés hollandais

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Message par Cheap Sam 25 Juil 2009 - 12:25

www.actu24.be a écrit:Le 15 juillet 1969, un autocar de la firme Van Dijk, d'Eindhoven, transportait 23 passagers en direction de Bouillon. C'est au moment d'entamer sa descente vers Dinant, dans la rue Saint-Jacques, particulièrement pentue, que le chauffeur, âgé d'une trentaine d'années, s'est rendu compte que ses freins ne fonctionnaient plus.

Celui-ci aurait tenté une manouvre afin d'arrêter son bus lancé à toute vitesse contre un mur. Mais rien n'y fit: vers 13h20, le véhicule arrachait le parapet et finissait sa course folle dans la Meuse, profonde de 5 mètres à cet endroit. Seules quatre personnes ont réussi à se dégager du bus. Les 21 autres ont perdu la vie dans l'accident.

La ville de Dinant a reçu samedi dernier une délégation d'une soixantaine de personnes originaires d'Eindhoven, parmi lesquelles des membres des familles des victimes et des autorités politiques. Outre une séance officielle, une plaque commémorative a été dévoilée vers midi sur les lieux du drame.
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Message par Cheap Sam 25 Juil 2009 - 12:28

www.actu24.be a écrit:Un plongeur : « Dans la Meuse, tu n'y vois rien »

Pierre Pigneur est intervenu le premier comme plongeur sur les lieux du drame. Ses souvenirs sont toujours très précis.

Pierre Pigneur tient des deux mains la balustrade, le long de la Meuse. « Ici, c'est ici. Ici que c'est arrivé. Que le car a plongé. » Nous sommes sur la rive de Meuse, à hauteur de la rue Saint-Jacques. C'est de cette rue, calme aujourd'hui, que le car d'Eindhoven a dévalé la pente à grande vitesse.

À l'époque, l'homme, plongeur fanatique, était pompier volontaire à Dinant. Il fut l'un des premiers sauveteurs, en 1969, à arriver sur place. C'est une connaissance qui l'alerta par téléphone, vers 13 h. Cet ex-plongeur a tenu pendant des années une boutique d'articles de sport. Son magasin se situait à quelques minutes seulement de l'endroit de l'accident. Il fut rapidement sur place.

« J'ai immédiatement pris tout mon barda. Quand je suis arrivé, il y avait déjà des petits bateaux autour du car. Sous la pression du courant, le car s'était tourné d'un quart environ. À cet endroit, la Meuse est profonde de quatre ou cinq mètres. Le car reposait donc sur le fonds. On ne le voyait pas, mais on pouvait marcher dessus. » Plusieurs vitres du car devaient déjà s'être brisées d'elles-mêmes. les quatre survivants s'en sont extraits seuls. Les plongeurs ont ensuite réussi à entrer par un vasistas sur le toit du car. « Finalement, nous étions quatre à plonger. Dans la Meuse, tu n'y vois rien. Et une lampe ne sert à rien. Tu peux seulement y aller à tâtons... »

Pas de ceintures de sécurité
Petit à petit, les corps furent remontés. « Les victimes étaient restées assises sur leur siège, ou étaient couchées dans le couloir du car. » Le choc avec l'eau a dû être très violent, selon Pierre Pigneur. « Et en 1969, les cars n'étaient pas équipés de ceintures de sécurité... » Les dépouilles étaient amenées au bateau, qui les transportait jusqu'à une zone de rassemblement, sur la berge. « À un moment, deux personnes manquaient. Avec le courant, elles avaient été emmenées derrière le car. » Dans la soirée, le car est sorti de l'eau. Un premier essai n'avait rien donné, le matériel utilisé n'étant pas assez puissant. Le deuxième fut le bon. « Je me souviens que, pour les gens de l'entreprise de car d'Eindhoven, c'était très très dur... » Les pompiers et plongeurs de Dinant s'étaient déjà entraînés sur des voitures. « Dans 99 % des cas, le conducteur ou le passager doit s'en sortir tout seul. Même si un sauveteur est rapidement sur place, comme ce fut mon cas, de précieuses minutes sont toujours perdues... » À Dinant, on évoque encore souvent l'accident. M. Pigneur se souvient comment, la première année, des fleurs étaient déposées à l'endroit du drame.

Sur la rive, une plaque commémorative fut accrochée, qui n'y resta pas longtemps. « Il y a eu depuis de nombreux autres accidents à cet endroit. La pancarte doit être dans la Meuse, maintenant... »
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Message par Cheap Sam 25 Juil 2009 - 12:31

Vers l'Avenir Namur a écrit:DINANT : 15 juillet 1969, 13h20 : le drame


13 h 20 : heure de l'accident.

13 h 21 : alerte au 900.

13 h 23 : le service 900 commet une erreur de communication. il faut deux minutes pour que le service d'incendie soit alerté.

13 h 24 : des riverains et des plaisanciers tentent des manoeuvres de sauvetage. Un responsable des pompiers, qui a été personnellement averti par un ami qui a vu l'accident se produire, fonce vers le lieu du drame, suivi par d'autres pompiers et d'autres bénévoles.

13 h 30 : on brise toutes les vitres du car, au milieu de la Meuse, pour en extraire les passagers. Sur place, des médecins et du personnel médical tentent le bouche-à-bouche, le massage cardiaque et l'utilisation de masques à oxygène pour ramener les victimes à la vie. Une victime décédera sous assistance respiratoire. Un plongeur sera quant à lui blessé durant ses tentatives de sauvetage.
Survivants sous sédatifs

13 h 45 : dix-neuf cadavres sont ramenés à la surface et envoyés à la morgue de l'Hôpital Sainte - Anne. Deux autres dépouilles mortelles suivront. Les quatre qui ont survécu à l'accident, sont transportés par ambulance et mis sous sédatifs pour tenter de diminuer les effets du choc. Une des ambulances aura un accident en route.

La Meuse est fort animée à ce moment, et on compte de nombreux témoins oculaires de l'accident. Parmi eux, de nombreux plaisanciers. Le bateau de Christiaan Tomissen est amarré de l'autre côté, et il se portera le premier vers les victimes avec son bateau de secours. Le toit du car est à peine sous l'eau qu'il entre en action. Il essaye d'ouvrir une des issues de secours du véhicule, sans succès.

Le quartier général est averti par le guide de voyage, dont l'époux est actif au sein du Comité de Vacances. Il est à la maison à Genneperweg quand il l'a au bout du fil.

De son contact, il comprend qu'un accident grave est arrivé. « Tous morts », continue de dire sa femme...

Immédiatement, contact est pris avec la commune et la police : la nouvelle du drame se répand comme une traînée de poudre dans Eindhoven et les membres des familles se retrouvent au bureau de la compagnie, en même temps que ses chauffeurs.

M. Mikkers est au travail à ce moment : il a voulu accompagner le car avec sa femme et ses deux filles, mais a changé ses plans de vacances au dernier moment. Avec l'officier de police Pullen, il reçoit les personnes qui, entre espoir et peur, s'informent des nouvelles des passagers vers Dinant.

18 h : arrivent sur Dinant un représentant du Comité de vacances, la police et une délégation communale, ainsi que plusieurs journalistes d'Eindhoven. Parmi eux, le bourgmestre Witte et l'entrepreneur en transports Arnold van Dijk. Ils prennent conscience de l'ampleur de la catastrophe, dialoguent avec les témoins, les secouristes et les survivants, et ne peuvent que déplorer les nombreux morts qui sont accueillis dans une chapelle mortuaire provisoire, dans un bâtiment scolaire.

Le secrétaire du Comité, M. Van der Voort, a une liste des passagers avec lui. Avec des membres de l'ambassade néerlandaise à Bruxelles et le consulat à Liège, il s'affaire au triste constat des personnes décédées, des deux passagers manquants et des quatre survivants. M. Goudeseune, du Comité, reçoit les membres des familles des victimes. Le bourgmestre Witte se dit profondément ému de la sympathie des Belges face au drame. La police à Eindhoven est toujours occupée à alerter les familles des victimes. La tâche n'est pas facile : beaucoup sont en vacances. Eindhoven est déjà largement en deuil. Jusque tard dans la soirée, les gens restent dans la rue pour grappiller les dernières nouvelles de Dinant.

21h : une grue s'active à dégager le car des eaux mosanes. On retrouve rapidement, à proximité, les deux corps manquants.

Le mercredi 16 juillet, le jour où Apollo 11 va être lancé depuis Cap Canaveral, le bus est retiré des eaux. Il est 4 h 30 du matin.

Une première inspection montrera effectivement que le chauffeur, dans l'accélération grandissante de son véhicule, n'avait plus que le frein à main à disposition.

16 juillet, 11h45 : après une brève cérémonie dans la ville de Dinant, un convoi de douze camions de la protection civile belge partira vers Eindhoven avec les dépouilles mortelles de 21 personnes, escortés par des motards de la gendarmerie.
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Message par Cheap Sam 25 Juil 2009 - 12:43

Vers l'Avenir Namur a écrit:Rue St-Jacques, les freins lâchent

À proximité de Ciney, le guide interroge les passagers : qui souhaite déjeuner à Dinant, une confortable ville touristique où, aux alentours de midi, de nombreux promeneurs errent le long de la Meuse ? À deux kilomètres de Dinant, le car emprunte la descente de la colline vers la Meuse. Un panneau avertit les camions et autres véhicules d'un dangereux 8 % en pourcentage de côte. « Ne faites pas confiance à vos freins », dit l'avertissement.

Un kilomètre plus loin sur la rue Saint-Jacques, rien ne vas plus. Le guide sent le car s'emballer : la vitesse est de plus en plus grande. Il regarde le chauffeur, extrêmement pâle. Celui-ci pompe sur le frein, sans résultat. « Les freins ! Les freins ! », hurle-t-il paniqué. « Utilise le frein à main », répond le guide. La panique se propage aux passagers.

À l'arrière, un automobiliste voit le car augmenter sa vitesse. Il sent une odeur de brûlé, et imagine immédiatement que les freins du véhicule sont en surchauffe. Un autre conducteur devant le car voit celui-ci s'approcher de plus en plus rapidement dans son rétroviseur et s'engouffre à droite, dans une rue latérale. Il voit le car foncer en ligne droite vers la Meuse.

À bord, le pilote a tiré sur le frein à main avec la force du désespoir, si puissamment que la pièce lui reste dans la main. À ce stade, déjà, la vitesse et le poids du bus font que le frein à main n'a plus aucune utilité. Le car traverse deux carrefours très encombrés, entre la rue Adolphe Sax et le boulevard de la Meuse. Une collision à cet endroit aurait été grave, mais sans doute moins que ce qui va arriver dans quelques instants. Dans la panique, mais toujours avec une présence d'esprit certaine, le pilote essaye de racler vingt-cinq mètres le long mur d'une rangée de maisons à gauche, tentant de freiner son véhicule. Mais le car continue, droit dans une balustrade de fer qui sépare le boulevard du fleuve. Le véhicule, lancé comme une fusée, tombe dans la Meuse quinze mètres plus loin, pour être transporté cinq mètres plus loin encore dans les eaux.
Poussée par ses parents

Sous le coup, le pare-brise éclate. La partie avant du car sombre immédiatement. Il faudra un peu plus pour que la moitié arrière disparaisse sous l'eau. Le guide réussit à ouvrir la portière du car et à se propulser vers la surface. Ne sachant vers où aller, il se dirige vers la rive gauche, la plus lointaine.

Un passager d'Eindhoven de 21 ans, tente d'ouvrir le toit du car et de s'y glisser avec une autre personne. Sans succès. Il arrive cependant, après sa fiancée, à se glisser par la porte latérale du véhicule. Une jeune fille de 14 ans est poussée vers la même issue par ses parents. Les trois nagent vers la rive pour crier à l'aide. Le car ne sombrera pas profondément, mais assez que pour être complètement immergé. À l'intérieur, c'est désormais le silence de la mort. Ailleurs, l'alarme retentit.
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Message par Cheap Sam 25 Juil 2009 - 13:03

Vers l'Avenir Namur a écrit:DINANT : « Viens vite, il y a un car hollandais dans la Meuse »

Yvonne Soh et-Rollin et sa fille Françoise se souviennent encore bien du jour de l'accident. Toutes les deux travaillaient dans l'établissement familial, l'Hôtel de l'Étoile, dans la rue Saint-Jacques. « J'étais en train de servir deux clients quand un collègue de mes parents a ouvert la porte, raconte Françoise. Il a crié : Viens vite, il y a un car hollandais dans la Meuse. » La fille (« Je suis curieuse de nature ») retira immédiatement son tablier et courut à l'extérieur.

Déjà, de nombreux Dinantais se rassemblaient sur les rives de la Meuse, rejoint par des touristes en visite en ville. « Les gens étaient vraiment choqués de ce qui se passait, se souvient Françoise. Je devais avoir 17 ans. Nous avons été fort impressionnés par ce qui se passait dans et près de l'eau. On voyait comment on retirait les corps du fleuve, l'un après l'autre. Et cela continuait, minute après minute. On tentait de réanimer des victimes, certaines étaient placées sous assistance respiratoire. Mais tout cela avait finalement peu de sens. » La police reçut des renforts d'autres zones de la province. « On pouvait voir qu'ils ne savaient trop comment gérer tous les spectateurs sur les lieux du drame. » La mère de Françoise l'a rejointe un peu plus tard. « Certaines victimes furent d'abord envoyées vers l'hôpital Sainte-Anne, parce qu'on pensait qu'elles vivaient encore, raconte Yvonne. D'autres allaient vers le bâtiment de l'école primaire, ici derrière, ou une chapelle ardente avait été installée. »

Près de l'endroit du drame, la commune installa plus tard un petit banc. Françoise ne va jamais s'y asseoir. « C'est la place la plus mauvaise pour aller profiter de la Meuse. Impossible de s'y installer sans repenser à ce qui s'est passé. Et tu plonges dans l'eau avec le bus, un camion ou quoi que ce soit d'autre... » Sa mère avait l'habitude de se promener le long du fleuve, au bras de son époux. « On parlait beaucoup du drame, jusque bien après les faits. Je me suis toujours demandé comment les gens d'Eindhoven réagissaient... » Le couple se réjouit de la commémoration programmée par la Ville de Dinant. « C'est la première fois en quarante ans que quelque chose comme cela se passe, dit Françoise. Pour le dixième anniversaire, on n'avait rien fait. Ni pour le vingtième, ni pour le trentième. C'est bien que cela se passe maintenant... »
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Message par Cheap Sam 25 Juil 2009 - 13:07

Vers l'Avenir Namur a écrit:Récit d'une survivante : la guide avait 24 ans, en 1969 (Peter VAN VLERKEN)

Pour la première fois en quarante ans, Mieke van Drunen, qui était alors une guide de 24 ans, raconte son histoire.

Mieke van Drunen réagit promptement lorsque nous l'appelons au téléphone. Nous l'avons retrouvée à Delft, après de longues recherches. Elle repense beaucoup à la catastrophe du car, qu'elle accompagnait comme guide. « D'abord, je n'ai pu évacuer l'accident de mon esprit. C'était évidemment un événement traumatisant. Ensuite, j'ai passé dix ans, puis quinze ans sans y penser. Ce n'est que récemment que les souvenirs ont recommencé à émerger. » Sans doute est-ce dû à l'âge qui avance, suppose Mieke, qui a aujourd'hui 64 ans. Elle dit ne pas pouvoir se rappeler de beaucoup de détails. « J'ai pu chasser l'incident, parce que je n'ai pas perdu de personnes chères. Nous étions au début du voyage, et nous n'avions pas eu le temps de lier de vrais contacts avec les passagers. » Mais en parlant, sur cette terrasse ensoleillée de Delft, des souvenirs remontent, qu'elle pensait oubliés. Des moments dans la conversation lui donnent la chair de poule. Comme lorsqu'elle regarde la liste des passagers. « Tant de gens, tant de douleur... » D'où précisément et à quelle heure est parti le car d'Eindhoven ? Elle dit ne plus en avoir la moindre idée. De la gare, probablement. Tôt le matin, pas possible autrement. C'est son mari qui l'avait amenée. En préparation du voyage, elle avait lu un livre sur Godfroid de Bouillon : c'est là que le car se rendait. Il était prévu d'y rester trois jours. Le Comité des Vacances organisait des voyages pour les gens d'Eindhoven, principalement les travailleurs de Philips et DAF. « Pour la plupart, c'était vraiment un grand voyage, et pour moi aussi », raconte Mieke. Elle fit la connaissance du chauffeur de car, « un homme bien », et souhaita la bienvenue aux 23 passagers. « À l'avant, il y avait un couple âgé, et le monsieur avait une petite valise en osier. » La guide se souvient de ces détails apparemment futiles, tandis que d'autres choses peut-être plus importantes ont été effacées de sa mémoire. « C'était une valise démodée, fermée avec une ceinture. Mon grand-père en avait une également. Je me suis dit : je vais m'occuper soigneusement de ce couple. » Mieke s'assit à l'avant dans le car. Sur la place dédicacée au guide, à côté du chauffeur. Quelle route ils suivirent précisément ? Elle ne peut plus le dire. Ou quand même. « On est passés par Liège, parce qu'on s'y est arrêtés prendre un café sur une terrasse. » Au-delà, plus de souvenirs parlant. Juste que le voyage était agréable. « De vraies vacances. » À Dinant, ils devaient dîner. Le repas n'était pas compris dans le voyage. Certains passagers avaient même emporté des tartines. Mieke fit l'appel dans le car, pour savoir qui dînerait et qui pas. Cela devint difficile, parce le car commençait à tressauter. « Ça tanguait de plus en plus, comme un bateau dans la tempête. Les chocs devinrent violents. Tout s'emballait déjà. » Elle se précipita vers le chauffeur et cria : « Tire le frein à main ! » Des passagers en conclurent que le feu s'était déclaré. « Le feu, le feu », hurlaient-ils.
Miraculée

Tout alla de plus en plus vite. La descente vers la ville et le fleuve. Elle se souvient d'avoir traversé un carrefour encombré à toute vitesse. Elle avait déjà couru vers la porte, pensant en un éclair sauter hors du bus. Mais il était déjà trop tard. d'un mur, contre lequel le chauffeur précipita son car pour tenter de le freiner, elle n'a aucun souvenir. Mais elle se souvient foncer vers une balustrade et... « Bam, un choc énorme. » La Meuse.

Le pare-brise du car s'était brisé sous le choc. La partie avant du véhicule disparut immédiatement sous l'eau, avec le chauffeur, le couplé âgé et Mieke. Elle ne fut pas blessée, dit-elle encore étonnée aujourd'hui. Pas plus que quelques égratignures dues au verre brisé. « J'aurais sans doute pu simplement nager au travers du pare-brise éclaté. » Au lieu de cela, elle tâtonna sous l'eau à la recherche de la poignée de la porte. Qui refusa de s'ouvrir. Mieke éclata presque de rire dans sa panique, raconte-t-elle. « Aussi étrange que cela puisse paraître, j'ai repensé à mon professeur de sciences naturelles qui expliquait que la pression à l'intérieur doit être au moins égale à la pression à l'extérieur. Il fallait donc que j'attende. » Rapidement, elle commença à manquer d'air. « Ça y est, ai-je pensé. Je suis noyée sans même m'en rendre compte. » Comment elle revint à la surface, elle ne le sait pas. Mais la voilà qui nageait, perdue, vers l'autre rive, la plus lointaine. C'est là qu'elle fut hissée hors de l'eau par des riverains. « On m'a donné une robe sèche, et j'ai appelé mon mari à Eindhoven... » Elle doit lui avoir dit quelque chose à propos d'un « accident », et qu'elle avait besoin d'un nouveau car. Elle avait perdu ses lunettes. « J'ai regardé dans le flou les opérations autour du car. » Elle fut emmenée en ambulance vers l'hôpital, en état de choc. Elle fut accueillie dans une chambre avec les trois autres survivants, deux jeunes fiancés et une jeune fille dont les parents s'étaient noyés.

À l'hôpital, elle raconte avoir vécu dans une curieuse réalité altérée. « À l'extérieur, il y avait des plantations, agréables à l'odeur, mais je m'imaginais que j'étais dans un cimetière et je pleurais, disant aux religieuses que c'était si injuste que tout le monde soit déjà enterré. » Le jour suivant, un taxi la ramena à Eindhoven, où elle fut accueillie et protégée des curieux par son mari et sa belle-famille. « Cela m'a sauvée. » Elle n'avait pas reçu d'assistance psychologique, elle ne fut pas entendue pendant l'enquête sur les causes de l'accident. Elle a très rarement parlé du drame en privé. Publiquement, comme aujourd'hui, absolument jamais.

Bien sûr, il y eut vite des cauchemars après l'accident. « La nuit, la lumière devait rester allumée. » La journée, les images la hantaient. N'aurait-elle rien dû tenter ? « Sentiments d'impuissance. Pendant toute une année. De quoi devenir folle. »
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Message par Cheap Sam 25 Juil 2009 - 13:12

Vers l'Avenir Namur a écrit:Ils ont été acteurs et témoins (Michel MOTTE)

Samedi , parmi les invités de la ville, on retrouvait des Dinantais, des témoins du drame ou des acteurs qui ont oeuvré pendant les opérations de sauvetage.

Me et Mme Knuts, Françoise Sohet et sa maman ont été parmi les premiers avisés de la catastrophe. Ils habitaient rue Sax ou rue Saint-Jacques... ou étaient pompiers.

Pierre Beghuin, fils de commerçants de la rue St-Jacques, revenait, en voiture d'avoir été porter un colis au bus : « Les policiers m'ont fait bloquer la rue avec ma voiture et m'ont demandé d'aller chez Loriers chercher une camionnette pour conduire les corps à la morgue de Foqueux. J'ai pris un break et une autre personne a pris une camionnette. »José De Bosscher venait d'entrer chez les pompiers, depuis quinze jours : « Je revenais avec l'ambulance et Prosper Schram, un collègue. Nous revenions de Romedenne où on était allé chercher un malade. À Saint-Vincent, on nous a dit de partir tout de suite vers le bas de la rue Saint-Jacques. Nous avons récupéré les rescapés et les avons amenés à Saint-Vincent. »Émile Fena était pompier depuis trois mois et demi. Il était en repos, ce jour-là. Il se souvient qu'il régnait une chaleur caniculaire, ce qui a fait dire à l'époque, précise-t-il, que les victimes étaient mortes d'hydrocution plutôt que de noyade. Certaines étaient encore assises sur leur siège.

Un collègue, André Tegelbuckers, est arrivé à moitié équipé et a plongé. Il s'est coupé tout au long de la jambe : « Je me souviens de l'intervention d'un batelier hollandais... À l'époque, nous n'étions pas bien équipés, nous avions une ambulance, une jeep, un camion-échelle et un camion-citerne. Pas de talkie-walkie... ni de psychologues. J'ai rêvé des nuits entières de ce drame. »

Jacques Minet, 33 ans en 1969, était policier, il était seul au commissariat : « On m'a fait signe qu'un véhicule était tombé en Meuse, j'ai couru sur place en attendant l'arrivée des gendarmes, j'y ai été rejoint par le commissaire Guillaume .. .»
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Message par Cheap Sam 25 Juil 2009 - 13:18

Vers l'Avenir Namur a écrit:Dinant : les rescapés n'étaient jamais revenus (Michel MOTTE)

La Ville de Dinant a reçu officiellement les rescapés et les familles des victimes de l'accident du car hollandais, tombé en Meuse le 15 juillet 1969.

Du 15 juillet 1969 au 18 juillet 2009 : 40 ans et 3 jours. Jamais, Wilma Ceuppens, 60 ans aujourd'hui, n'était revenue à Dinant. Elle avait 20 ans à l'époque de la tragédie qui a endeuillé la ville néerlandaise d'Eindhoven,

Jamais non plus, ni elle ni son fiancé de l'époque, Harry Munckhof, devenu son époux, n'avaient revu la guide de leur voyage, Mieke Van Drunen. Jamais non plus, ils n'avaient revu les familles des vingt et une victimes de l'accident. Une absente : une jeune survivante de la catastrophe.

Samedi matin, à Dinant, on commémorait le 40e anniversaire de l'accident du car hollandais tombé en Meuse.

« Pour moi, c'est une libération », répétait Wilma, de retour à l'hôtel de ville après avoir accompagné familles et autorités communales de Dinant et d'Eindhoven, sur les lieux du drame. C'était au bas de la rue Saint-Jacques, aujourd'hui complètement métamorphosée. Wilma Ceupens accompagnait une soixantaine de personnes revenues sur les lieux...

À cet endroit, la Ville a fait apposer une nouvelle plaque en lieu et place de celle apposée peu après l'accident. Celle-ci aurait disparu à l'occasion d'un autre accident qui a eu lieu au même endroit.

Sur les quais dinantais, le sénateur-bourgmestre de Dinant, M. Fournaux, a montré à sa collègue néerlandaise, Mme Marriët Mittendorf, l'équivalent de première échevine, les travaux que la ville a entrepris au bas de la rue Saint-Jacques. Cette même rue où l'on prévient bien en amont, déjà à hauteur d'Achêne, de changer de vitesse et de rouler sur le frein moteur. Et ce au cas où un conducteur aurait manqué une autre signalisation demandant de descendre vers Dinant par le Froidvau.

En aval, le bas de la rue a été considérablement élargi et on a aussi construit une fontaine anti-crash dotée de trois murs successifs en béton. Ils sont destinés à stopper un convoi en perdition.

Parmi les citoyens néerlandais présents samedi, le consul général des Pays-Bas à Liège, M. Van Ettro. Il a accueilli ses concitoyens, familles des victimes, venus en car ou par leurs propres moyens, avec le gouverneur de la province, Denis Mathen, le collège communal dinantais au complet et des conseillers communaux Mme Bessemans et MM. Naomé, Tayzen, Belot et Bayenet, M. Petit, du MET (voies navigables), Pigneur et Braet, du corps des pompiers.

Une tasse de café, un jus de fruit, un biscuit ont été servis aux hôtes avant de prendre le chemin de l'endroit de l'accident où M. Mathen et la représentante d'Eindhoven ont déposé une gerbe. Trois avirons du cercle royal nautique dinantais rendaient les honneurs.

Dans un profond silence que ne troublaient que les bruits de la circulation, M. Crépin a joué au saxophone les hymnes néerlandais et belges. De retour à l'hôtel de ville, une petite réception académique a permis aux hôtes et à leurs invités de s'exprimer officiellement.
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Message par Cheap Sam 25 Juil 2009 - 13:19

Vers l'Avenir Namur a écrit:Eindhoven remercie

Pourquoi D inant commémore-t-il cette catastrophe quarante ans plus tard si officiellement ? Il y avait déjà bien eu une commémoration puisqu'il y a déjà eu une plaque apposée à l'endroit du drame. Mais depuis, plus rien.

C'est José de Bosscher, qui avait rappelé qu'il était entré chez les pompiers à peu près cet accident, qui a décidé Richard Fournaux d'organiser la cérémonie officielle de ce samedi matin : « Il n'est jamais trop tard pour bien faire. » Cet accident a été aussi, selon le bourgmestre, la raison de la construction de la fontaine anti-crash puis des travaux de la rue Saint-Jacques.

Ceux-ci se terminant, c'était une occasion de montrer ce qui a été réalisé.

L'accident a aussi été à l'origine de la transformation du corps des pompiers. Dinant, ville touristique très fréquentée, la Meuse, les rochers ont été pris en compte. M. Fournaux a demandé au gouverneur de veiller aussi à ce que la réforme annoncée des services de secours tienne compte de tout cela pour réussir.

« Si Dinant ne veut plus revivre pareille tragédie, Eindhoven non plus, qui remercie Dinant pour ce qui a été fait à l'époque. L'accident a laissé des traces », dit Mme Mittendorff. « Les journaux ont beaucoup reparlé de cet accident, ces derniers jours . »

La presse d'Eindhoven et d'ailleurs était bien présente samedi, à Dinant.

« Les survivant ont insisté sur le courage des sauveteurs. Nous vous remercions pour tout. Et aussi pour votre hospitalité. »
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il y a 40 ans à Dinant : 21 morts et 4 rescapés hollandais Empty Re: il y a 40 ans à Dinant : 21 morts et 4 rescapés hollandais

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