Nivelles : les volontaires mettent le feu

Vers l'Avenir Brabant Wallon a écrit:À travail égal salaire ég al. Certains pompiers volontaires nivellois revendiquent le même traitement que leurs collègues professionnels.

Ils seraient les seuls en Brabant wallon à ne pas percevoir le même salaire que leurs collègues professionnels. Se basant sur une directive européenne traduite en droit belge dans un arrêté royal de 1999, une quinzaine de pompiers volontaires ont envoyé un recommandé à la Ville de Nivelles et à la gouverneure de la Province. Réclamant une uniformisation et même des arriérés de salaires depuis 5 ans. « Nos heures sont payées à 80 % par rapport à celles de nos collègues professionnels. Ce n'est pas légal, estime l'un d'eux qui préfère conserver l'anonymat. À la caserne de Tubize, un accord est récemment intervenu sur le même sujet. Ils n'ont pas réclamé d'arriérés mais ils ont obtenu une réponse positive. Nous, on attend toujours la réponse du bourgmestre depuis début juillet. » Pierre Huart, le bourgmestre, rappelle que, loin d'être sourd aux souhaits des volontaires, il les a déjà entendus sur ce point au sein d'un groupe de concertation mis en place depuis le début de l'année. Une réunion avec les syndicats a d'ailleurs été programmée le 8 septembre prochain.

Au cabinet de la gouverneure Marie-José Laloy, on est dans l'attente d'une réponse du ministère de l'Intérieur. Histoire de vérifier les données exactes du débat nivellois. « Le ministère de l'Intérieur nous contrôle, explique le commandant Serge Lauwerier de la caserne de Jodoigne. Si les pratiques sont contraires à la loi, je pense que cela aurait été relevé lors d'une inspection. » Le commandant Daniel De Zutter, chef de corps des pompiers nivellois, soutient quant à lui, ses hommes. « Les volontaires ont des avantages que les pros n'ont pas. S'ils veulent une rétribution semblable et que c'est légal, il faut reconsidérer l'ensemble de leur statut. Homogénéiser, ça évitera les fantasmes des uns et des autres. Je soutiens le principe : À travail égal, salaire égal. » Encore une bonne raison, si besoin en était, de souhaiter que la grande réforme des services incendie se mette rapidement en place.

Vers l'Avenir Brabant Wallon a écrit:« Le beurre et l'argent du... »

Pierre Huart, en tant que bourgmestre de Nivelles, vous êtes responsable du traitement des pompiers. Quelle est votre position ?Je suis bourgmestre depuis 2006 et cette revendication est nouvelle. Je tiens à signaler que 16 pompiers volontaires signent cette lettre alors qu'ils sont environ 50 à la caserne. Ce n'est pas anodin. Cela signifie que certains sont conscients de leurs avantages. De quels avantages bénéficient les pompiers volontaires par rapport aux professionnels ?Ce n'est pas le moment d'en parler. La Ville a engagé un avocat pour répondre en termes juridiques à cette question. La loi n'est pas si claire qu'ils le disent. Elle est sujette à interprétations.

Ils disent demander le détail de leurs décomptes salariaux depuis 5 ans mais ne le reçoivent pas...Ils l'ont tous les trimestres en détail sur leur fiche de paie. C'est à eux de le retrouver.

Vous semblez irrité par cette demande...Oui, je n'apprécie pas. Il y a sans cesse de nouvelles exigences. Ces volontaires ont signé leur contrat à des conditions bien précises. Aujourd'hui, ils remettent ça en cause. Et ce sont ces mêmes personnes qui travaillent 48 heures d'affilée le week-end. Je dis que certains veulent le beurre et l'argent du beurre.

On a récemment parlé de pratiques de bizutage douteuses, d'un clivage entre volontaires et professionnels, maintenant de différences de traitements... Cela donne l'impression d'un climat délétère au sein de la caserne.Au contraire. Quand on arrête un type qui roule à 220km/h, on n'en déduit pas que tout le monde fait de même. Une poignée de personnes sèment le trouble et tiennent des propos infamants sur internet. Par leur comportement, ils déshonorent l'ensemble du corps des pompiers de Nivelles. Je ne les laisserai pas faire.

Vers l'Avenir Brabant Wallon a écrit:
On a récemment parlé de pratiques de bizutage douteuses, d'un clivage entre volontaires et professionnels, maintenant de différences de traitements... Cela donne l'impression d'un climat délétère au sein de la caserne.

Vers l'Avenir Brabant Wallon a écrit:Les volontaires seront payés à 100 %

Les pompiers volontaires de Nivelles ont obtenu d'être payés à 100 %, comme les professionnels. Mais sans rétroactivité.

Les pompiers volontaires nivellois qui avaient interpellé la Ville au sujet de leur rémunération ont obtenu gain de cause : ils seront payés à 100 %, c'est-à-dire au même salaire, que leurs collègues professionnels. Leur victoire est cependant partielle car certains réclamaient également la rétroactivité de la mesure, à 1999, année de l'entrée en vigueur de la loi en question. La Ville n'a pas été généreuse à ce point. « Après trois bonnes heures de discussion avec notre avocat et les syndicats, nous avons obtenu l'accord de deux des syndicats présents, la SLFP et la CGSP, explique Pierre Huart, le bourgmestre. Cela suffisait à adopter l'accord. » Le troisième syndicat, la CSC, a réservé sa réponse, demandant à consulter sa base. On sait qu'une dizaine de pompiers, sur la petite vingtaine qui avaient signé la lettre envoyée à la Ville et à la Gouverneure, exigeait cette rétroactivité. L'augmentation du salaire concerne cependant près de quarante pompiers volontaires. Pour Ronald Plasman, permanent du syndicat libre SLFP, cette réunion a été l'occasion de mettre à plat de nombreuses dispositions du règlement d'ordre intérieur des pompiers nivellois. Concernant le point portant sur la rémunération, il précise : « Nous avons fait à la Ville la même proposition que celle qui avait été présentée, et acceptée il y a peu, à Tubize et à Braine-l'Alleud. Rien n'a été signé. Mais la Ville a marqué un accord de principe, et nous nous sommes engagés à signer le texte coulant ce protocole d'accord quand il nous sera soumis. » Une nouvelle réunion de travail est programmée lundi prochain entre les mêmes interlocuteurs. Elle portera sur une question au moins aussi épineuse : celle des heures prestées par les volontaires. Des abus semblent être survenus dans les horaires des volontaires, certains prestant des week-ends de 48 heures à la caserne en plus de leur travail principal. Un règlement d'ordre intérieur contesté impose désormais que les volontaires ne prestent pas plus de 38 heures de travail par semaine.