Namur : Le car-wash pour la police pose question(s)

Le car-wash pour la police pose question(s)

Namur Séance du conseil communal - A venant déguisé ou pas, le projet de construire un car-wash sur le site du commissariat d'Hastedon n'est pas passé inaperçu, mercredi soir, lors du conseil communal. La minorité (CDH/Écolo) s'est longuement interrogée sur le bien-fondé de cet investissement de quelque 76.000 euros.

Pour résumer le point de vue de la minorité sur ce projet, il suffit de reprendre une phrase du chef de file des verts, Arnaud Gavroy : « Voilà encore un gros dossier d'investissement mal argumenté, pour ne pas dire pas argumenté du tout. Il est donc difficile pour les conseillers de se fonder une opinion. »

Quid de la justification chiffrée de cette dépense ? A-t-on pensé que cette installation pourrait servir à des véhicules d'autres services communaux que les 104 de la police ? A-t-on réfléchi aux impacts sur l'environnement d'un car-wash ?

« Je m'étonne, ajoute Arnaud Gavroy, que le cahier des charges de l'appel d'offres négocié sans publicité soit calqué sur les données techniques du constructeur qui a été retenu. Cela va jusqu'à respecter l'ordre de présentation des données techniques et d'en faire un pur copiercoller. »

Un étonnement partagé par le CDH qui, par la bouche de Jacques Étienne, se demande pourquoi n'a-t-on pas fait un appel d'offres pour le bureau d'études ? En d'autres mots, pourquoi est-ce celui qui s'occupe du chantier d'Hastedon qui apparaît à nouveau dans cette affaire ?

Avec la méticulosité d'un boutiquier, le bourgmestre, Bernard Anselme (PS), s'est lancé dans l'explication de cette dépense. Allant jusqu'à faire un savant calcul prenant en compte les policiers mobilisés pour laver les véhicules, le nombre de fois où ceux-ci sont lavés par an, les heures passées à lustrer, etc. Tout cela pour arriver à la conclusion que ce car-wash est la solution la plus économique pour avoir des combis propres.
Pour le bureau d'études, c'est en effet celui qui s'occupe du chantier d'Hastedon qui a vérifié si ce car-wash était techniquement faisable. « Gratuitement », ajoute le maïeur.

Maïeur qui a tout de même décidé de retirer ce dossier pour le réexaminer. « Pour son aspect environnemental ».
Pour l'histoire du cahier des charges, silence.

CORINNE BODART
jeudi 18 mai 2006, 02:00
© Rossel et Cie SA, Le Soir en ligne, Bruxelles, 2006