La réforme des polices a amené des progrès: elle reste améliorable (F Koekelberg)

www.lavenir.net a écrit:La réforme des polices a permis aux forces de police de progresser, mais des améliorations restent possibles, a expliqué jeudi midi Fernand Koekelberg, commissaire général de la police fédérale, à l'Agence Belga.
Dix ans après la réforme, entrée en vigueur en janvier 2001 pour la police fédérale, et en janvier 2002 pour la police locale, "la collaboration entre les différents niveaux de la police - judiciaire, fédérale et locale - est désormais considérée comme normale", s'est félicité le commissaire général.

Autre point largement positif, la collecte et le partage d'informations entre tous les policiers.

"Un policier de Tournai peut voir qu'un collègue de Liège enquête sur la même personne ou le même cas que lui; il n'y a plus de rétention d'information. C'est possible grâce à un système unique au monde que nous avons mis au point, notre base de données."

La réforme des polices, pour faire un seul corps de la gendarmerie, de la police et de la police judiciaire, a été voulue après l'affaire Dutroux, quand il est apparu que le manque de communication entre les différentes forces de sécurité avaient empêché de retrouver vivantes Julie Lejeune et Melissa Russo.

Parmi les améliorations à rechercher, Fernand Koekelberg pointe le parc informatique: "Tous nos systèmes ne sont pas encore suffisamment performants. Il faut progressivement remplacer tout le matériel".

La formation de base des policiers pourrait également être améliorée, estime-t-il.

"Actuellement, la formation est dispensée dans une dizaine de centres dans le pays. L'objectif est de vérifier que tous les aspirants aient la même formation, et qu'un policier formé à Liège, mais employé à Namur, soit immédiatement opérationnel sur le terrain."

Pour le commissaire général, la police doit également "se recentrer sur ses tâches essentielles".

"On nous charge de missions de plus en plus nombreuses. Or, les budgets sont ce qu'ils sont. Des policiers partent à la retraite avec leur expérience et leur savoir-faire. Il faut examiner ce que nous devons absolument faire nous-mêmes et ce que nous pouvons déléguer pour avoir le temps pour nos missions."

Si la réforme a amené une certaine politisation, notamment ressentie par les anciens gendarmes, ce n'est pas forcément un mal, selon le commissaire général.

"Après tout, quand il y a un problème, c'est le ministre de l'Intérieur qui est appelé en commission de la Chambre ou le bourgmestre au niveau local. C'est normal que nous y soyons attentifs, dès lors que nous rendons des comptes à la population et aux pouvoirs publics."