Qui paie le prix de la réforme des polices?
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Qui paie le prix de la réforme des polices?
Il y a dix ans, l'accord Octopus était conclu entre huit partis démocratiques. Bilan? Le coup du verre à moitié vide ou à moitié plein.
Paul Furlan, l'Union des Villes et Communes de Wallonie, dont vous êtes président, n'a manifestement pas le coeur à faire la fête pour les dix ans de la réforme des polices. Ça veut dire qu'il ne fallait pas la faire, cette réforme?
Je pense que si. La réforme découle d'un problème de fonctionnement dans les polices du Royaume. On ne peut d'ailleurs pas dire que rien ne marche. La police d'intervention, le service d'enquêtes et de recherches... Tout ça fonctionne plutôt bien.
Alors, qu'est-ce qui fâche?
C'est que la police de proximité a fait les frais de la réforme. Il n'y a pas d'argent neuf. Le financement se fait par un système de vases communicants. Et ça se fait au détriment des agents de quartier.
Du coup, il n'y a plus d'agents de quartier sur le terrain?
Ce n'est pas à ce point-là, non. Mais ils doivent assumer une surcharge de travail administratif. Ce qui fait qu'ils sont moins dans leur quartier. Or, ce sont de précieux agents de prévention. Ils peuvent éviter que des conflits dégénèrent. Tout ça parce que la réforme est insuffisamment financée. Par contre, c'est vrai, on élucide plus de vols, plus de crimes. Mais plus on va vers la proximité, moins c'est performant.
Vous voulez dire que ces crimes et ces vols qu'on élucide davantage, grâce à la réforme, auraient peut-être pu être évités, pour partie du moins, avec une prévention correcte que la réforme ne permet pas?
Oui, peut-être. Contrairement à ce qu'on pense, beaucoup de vols n'ont pas lieu la nuit mais le jour. Et, au vu des statistiques dans ma commune (N.D.L.R., Thuin), c'est à croire que les voleurs font une pause déjeuner. Les pics s'étalent de 8 à 11heures et reprennent de 15 à 17heures. Il faut absolument une présence sociale sur le terrain.
En principe, la réforme des polices devait être neutre pour les communes. Vous rappelez que ce n'est pas le cas. Et vous prévoyez que ça ne va pas s'arranger. Pourquoi?
Parce qu'on pouvait encore à peu près s'en tirer grâce au Fonds de la Sécurité routière. La loi de 2003 prévoit d'octroyer des subsides aux zones de police, pour la prise de mesures de sécurité routière. Mais avec la dépénalisation des infractions de classe 1 et 2 au Code de la route, les communes vont perdre 32millions d'euros par an.
En conclusion, pour ce 10e anniversaire des accords Octopus, quel est votre souhait?
Nous demandons une évaluation de la réforme des polices et un refinancement si on s'aperçoit qu'elle a créé des surcoûts intolérables. Selon les zones, la situation est clairement à géométrie variable.
Interview: Pascale SERRET
Source : www.actu24.be
Paul Furlan, l'Union des Villes et Communes de Wallonie, dont vous êtes président, n'a manifestement pas le coeur à faire la fête pour les dix ans de la réforme des polices. Ça veut dire qu'il ne fallait pas la faire, cette réforme?
Je pense que si. La réforme découle d'un problème de fonctionnement dans les polices du Royaume. On ne peut d'ailleurs pas dire que rien ne marche. La police d'intervention, le service d'enquêtes et de recherches... Tout ça fonctionne plutôt bien.
Alors, qu'est-ce qui fâche?
C'est que la police de proximité a fait les frais de la réforme. Il n'y a pas d'argent neuf. Le financement se fait par un système de vases communicants. Et ça se fait au détriment des agents de quartier.
Du coup, il n'y a plus d'agents de quartier sur le terrain?
Ce n'est pas à ce point-là, non. Mais ils doivent assumer une surcharge de travail administratif. Ce qui fait qu'ils sont moins dans leur quartier. Or, ce sont de précieux agents de prévention. Ils peuvent éviter que des conflits dégénèrent. Tout ça parce que la réforme est insuffisamment financée. Par contre, c'est vrai, on élucide plus de vols, plus de crimes. Mais plus on va vers la proximité, moins c'est performant.
Vous voulez dire que ces crimes et ces vols qu'on élucide davantage, grâce à la réforme, auraient peut-être pu être évités, pour partie du moins, avec une prévention correcte que la réforme ne permet pas?
Oui, peut-être. Contrairement à ce qu'on pense, beaucoup de vols n'ont pas lieu la nuit mais le jour. Et, au vu des statistiques dans ma commune (N.D.L.R., Thuin), c'est à croire que les voleurs font une pause déjeuner. Les pics s'étalent de 8 à 11heures et reprennent de 15 à 17heures. Il faut absolument une présence sociale sur le terrain.
En principe, la réforme des polices devait être neutre pour les communes. Vous rappelez que ce n'est pas le cas. Et vous prévoyez que ça ne va pas s'arranger. Pourquoi?
Parce qu'on pouvait encore à peu près s'en tirer grâce au Fonds de la Sécurité routière. La loi de 2003 prévoit d'octroyer des subsides aux zones de police, pour la prise de mesures de sécurité routière. Mais avec la dépénalisation des infractions de classe 1 et 2 au Code de la route, les communes vont perdre 32millions d'euros par an.
En conclusion, pour ce 10e anniversaire des accords Octopus, quel est votre souhait?
Nous demandons une évaluation de la réforme des polices et un refinancement si on s'aperçoit qu'elle a créé des surcoûts intolérables. Selon les zones, la situation est clairement à géométrie variable.
Interview: Pascale SERRET
Source : www.actu24.be
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