Mouscron: les pompiers mettent le feu dans les quartiers

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] a écrit:L'initiative est originale: plutôt que d'organiser un week-end "portes-ouvertes" à la caserne, les pompiers mouscronnois vont à la rencontre de la population. Au menu, démonstrations et ateliers très pratiques pour apprendre, juste en bas de chez soi, les gestes qui sauvent.

L'idée a germé en mars dernier, après un incendie particulièrement tragique. Ce matin-là, trois personnes, un couple et un enfant, meurent par intoxication. Les pompiers ne peuvent rien faire pour les sauver. Comment faire pour éviter des drames de ce genre? Comment faire en sorte qu'il y ait des détecteurs de fumée, dans chaque habitation? Les pompiers réfléchissent. Le lieutenant Mathieu Delneste propose d'organiser des ateliers, au cœur des quartiers populaires, "pour aller au contact des gens, rencontrer ceux qui ne viennent pas nécessairement à nos portes-ouvertes, et leur enseigner des gestes de prévention, de sécurité domestique. Qu'ils sachent comment faire, s'il arrive quelque chose chez eux, dans la rue...".

Peur de choquer

Chaque soir, les pompiers installent leurs camions et leurs stands dans un quartier différent. Ils se sont déjà rendus à Estaimpuis, à Herseaux. Nous les retrouvons à Mont-à-Leux, un quartier réputé difficile. Sur place, une cinquantaine de personnes sont rassemblées autour du sergent Blondel. Il leur explique comment réanimer une personne inconsciente. Quelques minutes plus tard, la démonstration porte sur ces fameux défibrillateurs. "On nous en parle beaucoup, mais qui sait s'en servir? Et qui oserait?, s'interroge un Mouscronnois. "Il ne faut pas avoir peur de ces appareils", explique le pompier "instructeur". "Le défibrillateur fait tout le travail à votre place, il vous parle, il suffit de suivre les instructions. N'ayez pas peur, il ne va pas envoyer un choc électrique à une personne dont le coeur a redémarré!".

"Le bébé, tu l'as trouvé le bébé?"

Juste à côté, quelques personnes sortent en toussant d'une tente, dans un halo de fumée. C'est la "simulation d'incendie", une initiative de la Fondation des Brûlés. Yves Van Hassel explique le principe aux Mouscronnois (pas très rassurés): "il faut entrer dans cette tente, qui représente en fait une chambre d'enfants. Elle est meublée, et quelque part, il y a un bébé, qu'il faut récupérer. Ce n'est pas facile, vous allez voir". Certains ne trouvent jamais la sortie, d'autres ressortent sans l'enfant. "Et ce n'est rien à côté d'un véritable incendie, avec le stress, les fumées qui piquent aux yeux!!!", conclut Yves Van Hassel. Selon lui, la plupart des maisons sont désormais équipées de détecteurs de fumées. Le problème? Certains sont désactivés, "parce qu'ils sonnent quand les piles sont à plat. Ca énerve les gens, qui enlèvent les batteries". A tous ceux qui tentent l'expérience "du bébé dans la tente", Yves Van Hassel glisse une petite information: il existe désormais des détecteurs de fumées aux batteries beaucoup plus performantes. Elles durent dix ans. Le risque de se faire réveiller en pleine nuit par le "bip bip" d'une batterie en fin de vie est donc réduit!

Effets spéciaux garantis

Dernière démonstration à laquelle nous assisterons: l'extinction d'un feu de friteuse. Les pompiers versent tout d'abord de l'eau sur l'appareil en feu. Une boule de feu jaillit, et fait grimper la température sur la place. "Ca fait vraiment peur", s'exclame une habitante du coin. Elle apprendra ensuite "la" bonne méthode pour maîtriser le feu en toute sécurité. Toujours grâce aux conseils du sergent Blondel..."Il suffit de poser un torchon humide sur la friteuse. Sans se bruler! Puis un autre torchon. Puis un troisième. Et ensuite...on appelle le 112, sinon les pompiers n'auront plus rien à faire évidemment!". Le public rit, prend des photos et pose de nombreuses questions. "On n'aura peut-être pas besoin de tout ça", nous dit un vieil homme. "Mais si, un jour, quelqu'un fait un malaise. Si, un jour, il y a le feu chez nous, ou en bas de chez nous. Alors on saura peut-être appliquer les leçons d'aujourd'hui. Plutôt que de rester impuissant".

Intéressé? Encore deux séances! Place de la Main Dottignies le 26/9 de 18h à 20h30 et Place Nell à Luigne de 10h à 12h30 le samedi 27/9.