L'avenir 06/01/2015 - Avec la réforme, certains salaires de pompiers (pros) vont doubler

La réforme des secours, ce sera «bingo» pour les pompiers professionnels. Surtout ceux qui ont été promus juste avant.

En province de Namur, c’en est fini des anciens services régionaux d’incendie, désormais regroupés dans trois zones de secours. Les effets de cette réforme, par certains aspects, rappellent ceux vécus avec la police. Avec les mêmes conséquences bénéfiques pour les salaires des hommes en uniforme. Les pompiers professionnels vont voir leurs émoluments considérablement augmenter. De l’ordre de 38%, nous explique le bourgmestre de Dinant, Richard Fournaux. Mais d’ajouter: « Ils obtiennent automatiquement un grade supplémentaire, pour compenser le fait que la réforme des services de secours empêche les promotions durant les 5 premières années des zones, pour éviter les effets d’aubaine».

Mais ce qu’on avait sans doute moins prévu, c’est que des promotions arrivent juste avant le lancement des zones. Résultat, pour certains, l’augmentation salariale sera considérable.

Deux exemples, en zone Dinaphi (Dinant-Philippeville). Un 1er sergent a été promu sous-lieutenant durant le mois de décembre. S’il était parti du grade initial, son salaire, avec le passage en zone et un grade de plus, serait monté de 36.600€ (brut) annuels à 57.000€. Mais il est passé de sous-lieutenant à lieutenant. Son salaire atteindra donc 68.000€. Avec une possibilité d’un supplément de 20.000€ pour des prestations spéciales.

Autre exemple, toujours en zone Dinaphi. Un lieutenant commandait l’un des dix services régionaux d’incendie. Il a reçu son brevet de capitaine, il y a trois semaines. Dans la nouvelle zone, il monte automatiquement d’un cran. Le voici major. En quelques jours, son salaire a doublé. Selon nos informations, il serait de 5500€ nets par mois.

Tant mieux pour ces personnes. Mais parmi les bourgmestres, d’aucuns grincent des dents. En critiquant non pas les bénéficiaires de la réforme, mais la réforme elle-même. Jean-Marie Cheffert (MR), le bourgmestre de Ciney, déplore la création d’une «armée mexicaine». Son commentaire: «Cette réforme, cela se limitait uniquement à revoir le statut des pompiers. Sans avoir de bénéfices en matière de sécurité. Ils seraient où, ces plus?».

«Un grade en plus, ce n’était pas suffisant?»

Quant aux promotions accordées juste avant le passage en zone, elles restent en travers de la gorge du président de Dinaphi, le Rochefortois François Bellot (MR). Il a envoyé un courriel en ce sens aux autres mayeurs du ressort. «Les désignations et promotions de dernière minute vont faire grimper un certain nombre de bénéficiaires non pas d’un grade, mais de deux grades en l’espace de quelques semaines, avec les surcoûts qui accompagneront».

Et de s’adresser à ceux qui ont vite promu, avant le passage en zone: «Ne croyez-vous pas que notre zone pouvait justifier auprès de ses sous-officiers et officiers que la réforme à elle seule améliorait leur statut, que pour encore en ajouter?»

Répétons-le: tant mieux pour ceux qui touchent le jackpot. Et répétons-le également: tout cela rappelle la réforme des polices. Un exemple, pour vous faire une idée: le salaire d’un chef d’une zone de police de la province de Namur, entre 2008 et 2014, a augmenté de 40%, pour atteindre les 138.000€.

Et oui et rien pour les petits pompiers

Merci qui ?

merci patron , merci patron

« Ils obtiennent automatiquement un grade supplémentaire, pour compenser le fait que la réforme des services de secours empêche les promotions durant les 5 premières années des zones, pour éviter les effets d’aubaine».

D'où ça sort ?

Et pour le reste tout ça sans examens, bravo pour le recyclage "des huiles" ...

Que gagne un pompier professionnel avec la réforme? Exemple à Dinaphi, qui vaut pour toutes les zones. C’est plutôt impressionnant.

Emmanuel WILPUTTE @ l'avenir.net


Cer­tains bourg­mestres étaient déjà «s­ciés» par les chiffres qu'on an­non­çait, mainte­nant que les zones de se­cours sont opé­ra­tion­nelles et qu'on sait exac­te­ment com­bien on va payer chaque pom­pier pro­fes­sion­nel, ils écar­quillent en­core da­van­tage les yeux. Nous par­lons bien des pom­piers pro­fes­sion­nels, pas des vo­lon­taires. Sur­tout les of­fi­ciers. Commen­taire de Fran­çois Bel­lot (MR), le bourg­mestre de Ro­che­fort, par ailleurs pré­sident de la zone Di­na­phi: «On voit bien que la mi­nistre Mil­quet était en­tou­rée de pro­fes­sion­nels lors de la né­go­cia­tion!» Le Ro­che­for­tois ex­plique qu'il es­père une amélio­ra­tion du sort des vo­lon­taires. Un autre mayeur de la zone ajoute que ces der­niers sont les «co­cus» de cette ré­forme vo­tée dans l'é­mo­tion de Ghis­len­ghien.

Re­ve­nons aux pro­fes­sion­nels . La liste des émo­lu­ments de cha­cun, en zone Di­nant-Phi­lip­pe­ville, alors que la nou­velle structure n’a que deux mois, fait déjà dire à des po­li­tiques qu’à terme, ce sera im­payable. Sur­tout s’il faut en­ga­ger de nou­veaux pro­fes­sion­nels, ce qui est tout de même le but du grand cham­bou­le­ment. Mais voi­là, c'est trop tard, c'est fait. Voi­ci donc quelques exemples, par grade. Rap­pe­lons-le, ça vaut pour toutes les zones.

Un bourgmestre calcule : " Chef de zone, ça équivaut à un salaire de secrétaire d' Etat !"

1. Le salaire du sa­peur Le moins bien payé (0 an d'an­cien­ne­té, ent­ré le 22 décembre 2014 à Couvin) est sa­peur. Son salaire an­nuel brut: 32 573€. Un sa­peur avec 16 ans d'an­cien­ne­té: 47 798€. 30 ans d'an­cien­ne­té: 52 405€.

2. Capo­raux Avec 21 ans d'an­cien­ne­té: 50 502€. Avec 32 ans d'an­cien­ne­té: 53 240€.

3. Ser­gents et 1ers sergents Sergent, 16 ans d'an­cien­ne­té, 50 449€. 1er ser­gent, 35 ans d'an­cien­ne­té, 58 553€.

4. Ad­ju­dants 22 ans d'an­cien­ne­té: 60 028€. 17 ans d'an­cien­ne­té: 56 374€.

5. Lieu­te­nants Avec 24 ans d'an­cien­ne­té: 82 115€.

6. Ca­pi­taines 27 ans d'an­cien­ne­té: 79 302€. Avec 33 ans d'an­cien­ne­té: 88 626€.

7. Ma­jors 26 ans d'an­cien­ne­té: 89 148€. Avec 41 ans d'an­cien­ne­té: 93 605€.

8. Co­lo­nels Le chef de la zone Di­na­phi: 98 310€. Ajou­tons que pour tous, le pécule de va­cances, c'est 92% du brut.


Avec la réforme des zones de secours, le statut de pompier professionnel est pécuniairement très intéressant.

EdA @ L'avenir.net


Possibilité de 25 % d’heures sup’


La plu­part des pro­fes­sion­nels (c'est systé­ma­tique pour les of­fi­ciers), avec la ré­forme, sont mon­tés d’un grade. Cer­tains, pro­mus juste avant la nou­velle donne, ont pris deux ga­lons en plus. À no­ter que les salaires, dans les zones, in­tègrent une «prime opé­ra­tion­nel­le». Elle est de 38% pour les grades les plus bas, puis dé­gres­sive. Aux postes su­pé­rieurs, c'est 18%. Cette prime est un for­fait né­go­cié lors de la ré­forme, pour les «presta­tions opé­ra­tion­nel­les».

2,5 mil­lions pour 43 hommes

Les salaires bruts an­nuels ci­tés dans cette page com­prennent cette prime, qui fait consi­dé­ra­ble­ment mon­ter les émo­lu­ments. Par contre, une pos­si­bi­li­té d'­heures sup­plé­men­taires n'est pas in­té­grée. Or, il est pos­sible d'a­jou­ter jus­qu'à 25% d'­heures sup­plé­men­taires, payées 25% en plus que les heures nor­males.

Les 2,5 mil­lions d'eu­ros pré­vus pour la zone Di­na­phi, afin de payer les salaires, ne se­ront donc peut-être pas suf­fi­sants, avec ces po­ten­tielles heures sup­plé­men­taires. No­tons que cette somme est bud­gé­tée pour payer 43 pro­fes­sion­nels. Dont un of­fi­cier «à en­ga­ger», qui passe du sta­tut de vo­lon­taire à ce­lui de pro­fes­sion­nel. Vo­lon­taire, il était lieu­te­nant. Pro­fes­sion­nel, le voi­ci capi­taine. Avec un salaire an­nuel de 89 000€.

@ Article dans l'avenir.net du 10.03.15

Cet article est un ramassis de mensonges et chiffres fantaisistes.
J'étais Lieutenant et depuis le 1er janvier je suis capitaine avec 16 ans ancienneté. Je peux montrer à cet Houdini salarial mes fiches de paies. J'arrive à (et je ne m'en plains pas) environ 60.000€ bruts/an tout compté (environ 3000 de plus qu'avant le 1er janvier). On est très très loin des chiffres annoncés.
Deplus si il y a eu des promotions éclairs fin d'année, c'est uniquement parce que les communes ont bloqués pendant parfois longtemps les places vacantes et ont profité qu'elles allaient (à tort d'ailleurs) être débarrassée des SRI pour "faire un geste".

Nous l'avons contacté, et il ne veut pas corriger ses écrits. Il fait confiance à ses sources politiques mouahhhhh ! Encore un qui n'a rien compris, il faut réagir chers collègues. Cette article est honteux pour nous pompiers...

Pas que des ramassis de mensonge. Si certains ont été nommés à juste titre pour faire un geste comme le dit soux, d'autres ont profités de la cacophonie pour monter de grade avec les appuis politiques nécessaire jusqu'au gouverneur (si pas encore plus haut)... un exemple? Un corps Z dans la province de Liège qui se retrouve avec deux capitaines... Vous avez dit copinage...
Mais quand on sait que c'est juste pour flatter l'égo d'une personne afin qu'il soit le plus haut gradé lors d'intervention avec le corps X voisins...
Alors oui, je comprends certains qu'ils râlent.
J'en ai parlé avec mon échevin il y a quelques semaines, la réforme doit amener de bonnes choses, en réduisant les couts...
On fait des études pour analyser les besoins en matériel et personnel, mais pour les officiers on ne fait pas d'étude, on nomme d'office en fonction d'un "tableau"... Vous avez dit deux poids deux mesures...