HAMOIR : Ces quatre pompiers comptabilisent 120 ans de volontariat

www.lavenir.net a écrit:Après 30 ans de service,quatre pompiers volontaires ont été mis à l’honneur ce vendredi. Des années au service des citoyens.

«À vous quatre, vous comptabilisez 120 années de travail», lance Raphaël Crahay, adjudant et responsable du service incendie de Hamoir (zone HEMECO). Après trente ans de volontariat, quatre des plus anciens pompiers de la zone, Jean-Claude, Alain, Cyrille et Antonio, prennent une retraite bien méritée. Lors de son discours ce vendredi, leur responsable, visiblement ému, n’était pas avare de compliments. «Le service d’intervention va perdre en qualité humaine, et en expérience», souligne-t-il. Et pour cause: pour ces hommes du feu, la caserne était une deuxième maison. Soudeur, ardoisier ou facteur de métier, la fonction de pompier s’exerçait après une journée de travail bien remplie.

Un investissement personnel évident, accompagné de nombreux imprévus, souvent cocasses. «Je me souviens de cette journée où nous étions sur la route entre Hamoir et Comblain-la-Tour. On partait pour une inondation, se souvient Jean-Claude Poncelet, dit «Pompon». On avait mis la barque sur le camion, on l’avait attachée, en pensant bien que ça allait tenir. Jusqu’à ce qu’on entende un grand «boum». Alors qu’on était en route, elle a fait trois tours sur elle-même. En passant juste au-dessus de la voiture qui nous suivait.» Des anecdotes insolites qui ont fait le quotidien de ces volontaires.

«En intervention, on est dans une bulle»

Mais s’investir comme pompier implique également de faire face à des situations dangereuses et difficiles à gérer, psychologiquement. «Aujourd’hui, on ne met plus qu’un seul blessé par ambulance. Mais avant, on pouvait en mettre deux ou trois par véhicule, affirme Antonio Martinez Torres. Il y a quelques années, j’ai été appelé pour un accident de moto. L’homme était tué, sa femme blessée. Ils étaient tous les deux dans la même ambulance… Pendant le trajet, je n’ai pas dit à la dame que son compagnon était décédé.» Rassurer les citoyens, tout en gardant son sang-froid, un rôle qu’Antonio explique assez simplement. «Quand on est en intervention, on est dans une bulle. C’est après, en rentrant chez soi, que cela nous trotte dans la tête.»

Si la fonction comporte son lot de contraintes, ces quatre pompiers l’ont exercée avec enthousiasme. Au point de transmettre cette passion à leurs enfants. «Je me suis lancé en premier, et mes deux fils ont suivi», sourit Cyrille Fouarge. Une véritable saga familiale puisque sa petite-fille, Wivine, rêve elle aussi de devenir pompier, «comme papa».