Beloeil : Un rapport alarmant sur la caserne

www.lavenir.net a écrit:Alors que l’avenir de la caserne de Beloeil divise, une visite du bâtiment met en évidence des dysfonctionnements assez édifiants.

À Belœil, les pompiers et les autorités communales ont toujours parlé d’une seule voix pour défendre le maintien de la caserne de Belœil. Quitte à engendrer des frictions avec la zone de secours Wapi qui, dans son plan de rationalisation, prévoit la fermeture du site ainsi que du poste avancé de Basècles.

Dans ce contexte relativement tendu, voilà qu’un rapport peu glorieux sur l’état de salubrité du service incendie de Beloeil, qui accueille 40 pompiers volontaires, risque d’alimenter le débat.

Ce rapport a été rédigé en date du 3 février dernier par un conseiller en prévention agissant pour le compte d’une société spécialisée dans le bien-être au travail.

Des locaux sales et vétustes

Il fait suite à une visite de la caserne de Beloeil, organisée le 25 janvier 2016, en présence de représentants de la zone de secours, dont le major Jack Daie et le commandant adjoint Baudouin Vervaeke.

Les conclusions sont d’emblée sans équivoque au niveau de la structure proprement dite: «Les bâtiments sont vétustes, sales et mal agencés. Certaines pièces ont été cloisonnées au fur et à mesure sans réflexion sur les possibilités de sortie de secours ou autres […]. Aucun sanitaire n’est en parfait état de fonctionnement. Un bloc douche avait été placé à l’extérieur pour y remédier mais celui-ci a été repris par la Commune», peut-on lire dans le document.

Les problèmes constatés ne s’arrêtent pas là puisqu’en ce qui concerne l’état général, le rapport met en exergue l’absence d’attestation relative à l’installation électrique, jugée non conforme. Cela vaut également pour le contrôle des portes sectionnelles, des éléments de levage ou encore de l’inventaire amiante.

L’hygiène du lieu de travail n’est pas non plus exempte de tout reproche si l’on en juge par l’état des lieux établi par le conseiller en prévention. «De nombreuses pièces sont sales et devraient être fortement nettoyées, épingle-t-il, avant d’égrener une série d’autres manquements. Alors que la caserne présente des gardes dormantes, aucune douche n’existe pour le personnel. À cela s’ajoutent des problèmes d’odeurs (dans les cuisines notamment) nauséabondes provenant des canalisations. Quant à la boîte de secours, elle est bien installée dans le garage mais celle-ci est périmée».

Beaucoup de choses sont par ailleurs à revoir au niveau de la sécurité au travail et de la prévention incendie.

Aucun plan d’évacuation!

Des extincteurs non contrôlés, une lampe de secours hors service, des déchets en tous genres entreposés à l’extérieur du bâtiment, n’en rajoutez plus! La coupe est pleine, ou presque…

«Le risque de chute d’objet à proximité du local de chaufferie est bien réel. Une problématique générale subsiste en outre quant à l’environnement de la caserne et à la succession des pièces aménagées, avec un risque d’avoir du personnel bloqué en cas d’incendie». Un comble quand on est appelé à intervenir pour des situations d’urgence...

Dans la même lignée, le poste avancé de Basècles, qui regroupe 24 volontaires, a aussi fait l’objet d’une visite en janvier dernier.

On y apprend notamment que les moyens d’extinctions propres au bâtiment sont totalement absents et qu’il n’existe aucun plan d’évacuation et d’éclairage de secours en cas de problème.

En toute objectivité, on peut raisonnablement accorder du crédit à ce rapport dans la mesure où il a été établi par un organisme indépendant, à savoir la firme bruxelloise SPMT-ARISTA (Service Externe de Prévention et de Protection au Travail).