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Drogue au volant: faut-il s'inquiéter?

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Drogue au volant: faut-il s'inquiéter? Empty Drogue au volant: faut-il s'inquiéter?

Message par Cheap Mer 9 Jan 2019 - 10:25

www.7sur7.be a écrit:Selon une étude sur l'insécurité routière menée par l'institut Vias, les jeunes conducteurs belges sont de plus en plus nombreux à prendre le volant après avoir consommé des stupéfiants. Conscientes du problème, les autorités compétentes vont bientôt mettre une nouvelle arme à disposition de la police afin de lutter contre cette menace grandissante.
Les chiffres communiqués ce lundi par l'institut Vias (ex-IBSR) sont tout bonnement interpellants. D'après les résultats de son enquête nationale annuelle sur l'insécurité routière, 12% des conducteurs belges de moins de 35 ans avouent conduire au moins une fois par mois sous l'influence de drogues.

Mais le constat est encore plus alarmant au sud du pays et en Région bruxelloise: un jeune conducteur wallon sur six roule régulièrement après avoir consommé des stupéfiants, tout comme 17% des jeunes conducteurs de la capitale. Ce pourcentage tombe à 7% en Flandre et à 5% pour les Belges de tous âges.

"L'usage de drogues dans la circulation constitue un problème de sécurité routière majeur"
Karin Genoe, CEO de Vias
La conduite sous l'influence de drogues représenterait donc chez nous une menace aussi grande que l'alcool au volant, estime Vias qui tire la sonnette d'alarme.

Quatre fois plus d'infractions en huit ans
"Notre enquête montre que l'usage de drogues dans la circulation constitue un problème de sécurité routière majeur. Il importe de sensibiliser les jeunes de manière ciblée et d'accroître le risque de se faire contrôler pour venir à bout de ce phénomène", explique l'administratrice déléguée de l'institut, Karin Genoe.

Et pour cause, si l'on s'en réfère aux statistiques publiées par la police fédérale, les infractions concernant la drogue au volant ont pratiquement quadruplé en huit ans: de 1.131 durant les six premiers mois de 2010 à 3.924 pour le premier semestre de la défunte année.

Les infractions concernant la drogue au volant ont pratiquement quadruplé en huit ans. ©️ photo news.
Michaël Hogge, chargé de projets scientifiques et épidémiologiques pour Eurotox, l'observatoire de l'alcool et des drogues en Wallonie et à Bruxelles, refuse néanmoins d'évoquer une "banalisation" de la conduite sous l'influence de la drogue. Selon l'expert, on observe d'ailleurs une légère tendance à la baisse en ce qui concerne la consommation de stupéfiants (cannabis et ecstasy notamment) chez les jeunes ces dernières années.

Comment expliquer ce phénomène?
Toujours est-il que de nombreux consommateurs n'hésitent pas à prendre la route après avoir fumé un joint, sniffé un rail ou avalé une pilule. Comment expliquer ce phénomène? Pour Michaël Hogge, l'une des raisons est à chercher du côté des effets des différents produits sur le cerveau. "Le conducteur qui a consommé -modérément- des produits dopants comme des amphétamines ou la cocaïne voit sa confiance en soi renforcée et se dit -à tort- qu'il ne prend pas tant de risques que cela en prenant le volant", souligne l'expert d'Eurotox.

Le cannabis, drogue illicite la plus consommée en Belgique, ralentit les réflexes et altère la perception du temps et de la vitesse. Mais il impacte moins la capacité de conduire que l'alcool, pointe encore Michaël Hogge. "Les conducteurs sous l'emprise du cannabis sont davantage conscients de leur état et auront donc tendance à réguler leur vitesse en conséquence", dit-il.

Si certains refusent obstinément de choisir entre conduire ou se droguer, c'est tout simplement parce qu'ils ont de grandes chances de passer entre les mailles du filet policier. La répression en matière de stupéfiants au volant est nettement moins soutenue que celle contre l'alcool, la procédure étant bien plus lourde. "Puisqu'il n'existe pas de contrôles systématiques comme pour l'alcool, certains conducteurs pensent qu'ils ont le champ libre et qu'ils ne risquent pas grand chose", note Michaël Hogge.

Une nouvelle arme pour la police
Cette relative impunité pourrait néanmoins bientôt prendre fin. Dès le printemps, les policiers disposeront en effet d'une nouvelle arme pour lutter contre la drogue au volant. Des tests salivaires simplifiés qui devront permettre de ne plus passer, comme c'est le cas actuellement, par un prélèvement sanguin qui alourdit la procédure.
 
"On risque de punir des personnes qui ne sont pas nécessairement sous l'influence d'un produit mais qui en ont peut-être consommé 24 heures avant"
Michaël Hogge, chargé de projet socio-épidémiologiques pour Eurotox
"Par exemple si le policier sent une odeur de drogue dans l'habitacle, il va faire faire un test salivaire, qui indique si oui ou non le principal intéressé a consommé de la drogue. Si le test est positif, le policier doit, actuellement, poursuivre avec un prélèvement sanguin, ce qui nécessite du personnel médical ou un déplacement jusqu'à un hôpital ou autre avec le conducteur suspecté", explique Benoit Godart, porte-parole de l'institut Vias. Contrairement à l'alcool, les signes d'une consommation de certaines drogues dures, dont la très prisée cocaïne, sont difficiles à démasquer.

L'emploi de nouveaux tests salivaires devrait donc augmenter significativement le nombre de contrôles anti-drogues sur les routes, espère-t-on aussi bien au cabinet du ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) qu'à celui du ministre fédéral de la Mobilité François Bellot (MR).

Gare aux abus
Michaël Hogge voit l'arrivée de tels tests d'un bon oeil, mais met néanmoins en garde contre les éventuels abus que leur utilisation pourrait entraîner. Il préconise l'instauration d'un seuil de tolérance, comme pour l'alcool. "On risque de punir des personnes qui ne sont pas nécessairement sous l'influence d'un produit mais qui en ont peut-être consommé 24 heures auparavant", prévient l'expert qui rappelle que certaines drogues peuvent être détectées dans le corps -la salive notamment- plusieurs jours après consommation. 

Le spécialiste pointe aussi le cas de patients sous traitement aux opiacés ou médicaments psychotropes comme les anxiolytiques qui pourraient exagérément être déchus de leur droit de conduire. "Il existe un vide juridique en la matière", dit-il. Un vide qu'il conviendra de combler.
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