BOUILLON Le nouveau commandant a le feu sacré

BOUILLON

Le nouveau commandant a le feu sacré


Xavier Lambin, de Marche est le nouveau commandant des pompiers de Bouillon. Il mise beaucoup sur la formation des sapeurs.

Xavier Lambin, vous habitez Lignières (Marche). Allez-vous déménagervers Bouillon ?

Non, dans les conditions de recrutement, il était noté que le candidat devait habiter à 45 minutes de la caserne. C'est le cas.

Quelles seront vos priorités?

À Florenville, le poste de secours doit bénéficier d'une autre infrastructure. Les locaux sont trop petits, il n'y a pas de vestiaires, ni de douches. Or, ils sont quinze pompiers et dix ambulanciers non pompiers. À Bouillon, je peux compter sur 25 pompiers et une quinzaine d'ambulanciers-pompiers.

Je veux mettre l'accent sur la formation des hommes. J'ai demandé au bourgmestre Pierret d'engager un professionnel pour assurer le suivi des missions, l'élaboration d'un planning, d'un rôle, la préparation, l'entretien, etc.

Je souhaite que mes hommes soient encore mieux préparés, mieux entraînés, dans la perspective notamment de la zone de secours unique.

Qu'attendez-vous justement de cette future zone de secours unique?

Cela fait dix ans qu'on en parle et il faudrait la mettre en place sinon, on risque de voir les différents services incendie se replier sur eux-mêmes. Si j'ai fait le choix d'être professionnel et officier c'est justement parce que je crois qu'une zone unique rendra le métier encore plus performant : qu'on cesse de travailler chacun dans son coin; qu'on ait tous la même formation, les mêmes avantages. Il ne faut pas partout les mêmes gens qui font la même chose. Quelques spécialistes dans telle ou telle matière, c'est suffisant. Par contre, il y a dans les services des tas de gens très capables dans plein de domaines. Il faut mettre cette expérience au service de tous.

Cela exige plus de professionnalisme et de solidarité, alors.

Bien sûr! Le modèle français en intervention est bon. Il faut redéfinir les fonctions de chacun quand on part au feu. Les pompiers manquent de formation continuée. Avec une zone unique, on pourra la faire. Qu'on cesse de foncer et ensuite de se demander, en fonction du danger, si on ne mettrait pas son masque à oxygène. Il faut driller les hommes à s'équiper au maximum et éventuellement, en fonction de ce qu'on a en face de soit. Cela pourrait éviter des drames. Il faut une collaboration accrue entre les services.

Que ferez-vous à Bouillon? Une école des cadets?

Je tire mon chapeau à ceux qui se sont lancés dans cette entreprise qui exige un terrible investissement. C'est inutile qu'on fasse une école dans chaque service. Avec la zone unique, on pourrait créer des centres pour toute la province. Je plaide pour qu'on donne un cadre légal et clair à ces écoles qui n'ouvrent pas automatiquement les portes de la caserne au jeunes cadets de 18 ans. Pour ma part, je lance à Bouillon une réserve de recrutement de sapeurs. On peut me contacter. La seule condition, c'est d'habiter dans un rayon de 10 km de la caserne.

Quels sont les points sensibles de votre zone?

Les hébergements de grandes capacités comme les homes, les internats et les hôtels, mais aussi la N89. À Florenville, j'ajouterai l'Athus-Meuse.
Interview : Philippe CARROZZA



source:www.actu24.be