Fernand Koekelberg nouveau chef de la police fédérale

Fernand Koekelberg, commissaire général de la police fédérale[/b]


Fernand Koekelberg a prêté serment mardi en tant que commissaire général de la police fédérale. Il succédera le 1er mars à Herman Fransen pour un mandat de 5 ans. Architecte de la réforme des polices, Fernand Koekelberg était directeur général du Secrétariat administratif et technique du ministre de l'Intérieur.

A la suite de modifications, décidées par la loi du 20 juin 2006, les structures de la police fédérale sont simplifiées. Trois directions générales remplacent les cinq directions générales actuelles. "Le commissaire général n'aura plus un rôle de coordination mais un rôle véritablement dirigeant", a souligné le ministre de l'Intérieur Patrick Dewael, à l'occasion de la cérémonie.

Interrogé avant sa prestation de serment, M. Koekelberg a souligné que ces deux premières priorités seraient la réorganisation de la nouvelle police fédérale et l'élaboration du Plan national de sécurité 2008-2011. Il devra s'appuyer sur les statistiques de criminalité, qui doivent encore être analysées et sur le Moniteur de sécurité qui mesure le sentiment d'insécurité. (belga)

Perwez Fernand Koekelberg, chef de la police fédérale, a été honoré
La police à visage humain

Le premier policier de Belgique habite à 400 mètres du bistrot que tenait sa mère. Il y étudia, dans le brouhaha.

A le voir s'exprimer en toute simplicité, avec des propos empreints de jovialité, nul ne pourrait deviner que Fernand Koekelberg, qui vient d'être félicité et bardé de cadeaux par les autorités communales de Perwez où il réside, est le nouveau commissaire général de la police fédérale.
En 52 années, la longueur de son parcours n'impressionne d'ailleurs guère : 400 mètres séparent le bistrot que tenait sa mère, rue de la Station, de sa maison actuelle, rue Michel.
En revanche, si l'on se penche sur le parcours professionnel de ce père de famille (trois enfants) aujourd'hui séparé, il vaut mieux mettre sa ceinture et s'accrocher...
En 1972, Fernand Koekelberg entame une formation d'officier à la gendarmerie. En 1979, il s'inscrit en droit à l'ULB. En 1987, il sert d'officier de liaison avec le ministre de la Justice. En 1999, il est l'homme de la réforme des polices. En 2001, il devient l'interface entre la police et le ministre de l'Intérieur.
Et, depuis le 1 er mars 2007, le voilà chef de la police fédérale. Et garant du bon fonctionnement des deux niveaux de police.
« J'ai eu la chance d'être toujours au bon endroit au bon moment, explique-t-il avec modestie. En 1990, j'étais chez Melchior Wathelet lorsque le gouvernement décida d'entamer les réformes de la police et de la justice. Six ans plus tard, j'avais le profil idéal lorsque, suite à l'affaire Dutroux, on chercha quelqu'un de bilingue, sachant rédiger et ayant des connaissances en matière juridique pour mener l'enquête disciplinaire... »
Un collectionneur d'armes blanches et de distinctions
Mais Fernand Koekelberg a aussi et surtout un secret : le travail. L'homme est infatigable. Chaque soir, chaque week-end, il ramène ses dossiers à Perwez et ne les lâche plus, au point d'en oublier parfois de manger. Une volonté étonnante qu'il s'est forgé durant son enfance dans le bistrot maternel. « Une table m'était réservée et j'étudiais au milieu des éclats de voix et des bons mots en wallon qui accompagnaient les joueurs de cartes. »
Ce n'est cependant pas le wallon qui a fait du chef de la police fédérale un parfait bilingue. Nenni. Fernand Koekelberg a sué des années durant pour apprendre la langue de Vondel. « C'était ma terreur. À l'école des cadets, j'ai failli rater ma première année à cause du néerlandais. Et lors du concours d'admission à l'école militaire, j'ai dû apprendre par coeur des centaines d'expressions pour m'en sortir. Plus tard, j'ai étudié 18 mois en immersion totale, à l'école d'officier de gendarmerie. Et voilà ! »
Résultat des cours : notre Perwézien a aujourd'hui accumulé une collection de « distinctions » et de « grandes distinctions » qui n'a rien à envier à sa panoplie d'armes blanches.
Quant aux ouvrages sur l'histoire et la philosophie, deux de ses passions, il n'a plus guère le temps de les ouvrir. Le boulot, toujours le boulot...
« Je voudrais donner à la police fédérale un visage humain. Pour ce faire, je vais continuer à privilégier la recherche de solutions et l'action. Je voudrais que le personnel s'implique et qu'il évite de se retrancher derrière la paperasserie... »
Et Fernand Koekelberg de terminer en faisant sienne cette phrase de Michel Audiard : « Un con qui marche ira toujours plus loin que deux intellectuels assis. »