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Inondations : “Les services de secours ont fait de leur mieux, mais ont manqué de moyens”

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Inondations : “Les services de secours ont fait de leur mieux, mais ont manqué de moyens” Empty Inondations : “Les services de secours ont fait de leur mieux, mais ont manqué de moyens”

Message par Cheap Lun 2 Aoû - 9:16

www.7sur7.be a écrit: Les services de secours et la protection civile ont fait de leur mieux pour venir en aide aux citoyens durant les terribles inondations qui ont touché la Belgique, mais ont manqué de moyens et de coordination, dénonce jeudi dans un communiqué le Syndicat libre de la fonction publique (SLFP).

Le plan de réforme consacré à la Protection civile en 2017 a réduit drastiquement les effectifs de secours spécialisés. Quatre casernes ont été fermées sur les six existantes auparavant. D'après les chiffres obtenus par le SLFP auprès du gouvernement fédéral, parmi les deux casernes restantes (basées à Brasschaat et à Crisnée), le nombre d'agents professionnels est passé de 513 à 224, soit une diminution de 289 agents auxquels devraient se rajouter toutefois 41 agents en cours de recrutement. Concernant les agents volontaires, les effectifs sont passés de 694 à 289 (soit une réduction de 405 volontaires).

Néanmoins, pour le SLFP, par la voix de son responsable Eric Labourdette, tout n'est pas à critiquer au sein de la réforme. "Tout n'a pas foiré, il faut arrêter de dire cela. La réforme a servi à quelque chose: une telle entraide entre les zones de secours du nord, du centre et du sud du pays, c'est une première, avec des pompiers venus d'Anvers, de Bruxelles, Courtrai. Mais bien sûr, il reste des choses à parfaire", réagit le syndicaliste.

La priorité, selon le SLFP, est de dresser au plus vite une analyse des risques sur l'ensemble du territoire pour pouvoir dresser un schéma d'organisation opérationnel. "Dans un procès verbal du SPF Intérieur datant du mois de juin, on apprenait qu'il restait encore 20% des zones ne disposant pas d'une analyse des risques. Or, sans ces données, nous travaillons à l'aveugle, et il est impossible de prévoir le matériel adéquat, par exemple des bateaux à turbines plus adaptés au sauvetage, ou le personnel nécessaire", explique Eric Labourdette.
“Dresser un inventaire au niveau fédéral de l’ensemble du matériel”

De même, des efforts doivent encore être fournis sur la coordination des effectifs déployés en cas de catastrophe. "Il faut dresser un inventaire au niveau fédéral de l'ensemble du matériel dont dispose chaque zone de secours, ces dernières restant responsables des achats de matériel pour leur zone. Il faut également mieux coordonner les actions. Durant les inondations, on a entendu des pompiers flamands déployés à Liège se plaindre de n'avoir rien à y faire. Il faudrait nommer un coordinateur fédéral sur place dans des cas pareils", détaille encore le responsable du SLFP.

Conscient d'avoir plus de probabilités de revivre ce genre d'événements avec le réchauffement climatique, le SLFP appelle donc à mettre en pratique les déclarations politiques formulées par le passé : "La réforme de la Protection civile voulait mutualiser l'ensemble de nos forces, il faut maintenant veiller à bien le faire", conclut Eric Labourdette.
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Message par Cheap Mar 12 Oct - 8:39

www.actu24.be a écrit:La gestion de la crise n’a pas été optimale, mais le barrage d’Eupen n’a pas eu d’impact négatif sur la crue, conclut une étude indépendante.

Commandée par le ministre wallon du Climat et des Infrastructures Philippe Henry au lendemain des inondations, une étude indépendante a rendu ses premiers résultats concernant le déroulé des événements, les décisions et actions qui ont eu lieu durant ceux-ci au niveau de la gestion des voies hydrauliques et des barrages.

Comme c’est aussi le cas depuis le début des auditions à la commission parlementaire wallonne, le barrage d’Eupen a fait l’objet d’une attention particulière. En définitive, les conclusions du centre de recherches sur le risque et la gouvernance SPIRAL de l’ULiège et de la société d’ingénierie suisse Stucky, spécialisée dans les barrages, rejoignent sensiblement ce qu’ont déjà dit les différents responsables du SPW: le barrage d’Eupen a joué son rôle tampon et ainsi évité une catastrophe plus grande encore.

La reconstitution des débits entrant (268 m3/seconde) et sortant (196 m3/seconde) du barrage fait dire aux auteurs de cette étude que «sans la présence du barrage, la situation aurait été encore plus catastrophique à l’aval». Quant à un délestage préventif, la rapidité de la crue le rendait impossible, selon le rapport.

Interpellant toutefois et sans doute une leçon pour le futur: «La note de manutention du barrage ne prévoit de toute façon pas la possibilité de créer cette réserve supplémentaire de manière anticipée.» Un élément qui tient à la conception même de l’ouvrage, conçu prioritairement pour avoir un rôle de réservoir d’eau potable et non réguler des débits en cas de crue, ont déjà expliqué en commission plusieurs responsables du SPW.

L’étude dédouane donc le barrage d’Eupen quant à une aggravation de la crue et note qu’il n’est pas démontré qu’il est à l’origine du phénomène de vague signalé dans la vallée de la Vesdre. Le rapport indique toutefois que la note de manutention prévoit que «le tunnel de la Helle doit être fermé en cas de risque d’inondation entre le barrage et la confluence Helle-Vesdre». Ce qui n’a pas été fait. Mais avec un maximum de 25 m³/seconde déversés dans le lac d’Eupen, l’impact sur la crue en aval a été «négligeable».


«Une crise de la communication»

Les pouvoirs locaux ont été dépassés au niveau de la communication et ce sont les réseaux sociaux, connus pour être des amplificateurs de rumeurs (notamment avec d’une ouverture du barrage d’Eupen le 14 juillet), qui ont pris le relais au cœur de la crise. C’est une des importantes conclusions de l’étude dont une partie a été réalisée sur base de la consultation, d’entretiens et de tables rondes avec des citoyens touchés par les inondations réalisés sous la direction de Jacques Teller, professeur d’urbanisme à l’ULiège, qui dirige le laboratoire LEMA (Local environment management and analysis). «Il y a eu une crise de la communication très marquée, note Catherine Fallon, du centre de recherche SPIRAL. La puissance publique a perdu, au cours des premières heures de la crise, le monopole de la diffusion d’informations critiques. Elle ne s’en remettra jamais par la suite.»

Saturés, les services de secours étaient souvent moins bien informés que les sinistrés eux-mêmes. Les habitants se rendront notamment compte qu’il s’agit d’une crue jamais vécue avant même que les alertes officielles ne tombent.

L’étude relève aussi le peu d’investissement en matière de «planification d’urgence» et le peu de planification propre au risque inondations, notamment au niveau local. Il y a également «peu de connexion entre les services planification d’urgence et les services d’urbanisme». Quant à l’alarme crue, elle a été dépassée par la vitesse et la puissance de l’événement et «n’a pas “alarmé”» à temps les acteurs de terrain».
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Message par Cheap Jeu 25 Nov - 10:03

www.actu24.be a écrit:Inondations: "Sur le terrain, il n’y avait que des poulets sans tête"

Pour le patron de la Protection civile de Crisnée, les interventions sur le terrain auraient pu être plus efficaces si une meilleure centralisation de la coordination avait été mise en place.

Le lieutenant-colonel de la Protection civile de Crisnée a été plutôt critique concernant l’organisation et la coordination des secours.

C’est assurément une phrase qui restera marquante parmi toutes les déclarations entendues lors des nombreuses auditions de cette commission d’enquête parlementaire wallonne sur les inondations: "Cette nuit-là, sur le terrain, il n’y avait que des poulets sans tête. "

C’est le lieutenant-colonel Patrick Broeckx, chef d’unité adjoint de la Protection civile qui a commis cette sortie plutôt brute de décoffrage lors de sa présentation des événements qui n’a pas été avare de critiques sur l’organisation opérationnelle et la coordination sur le terrain entre le 14 et le 15 juillet. Ou plutôt l’absence de celles-ci, selon lui.

La critique centrale concerne ainsi l’absence d’un "PC ops" (centre de coordination centralisé). "Peut-être parce qu’il y avait 3 zones de pompiers concernées et qu’il y avait une question d’ego…"

Toujours est-il que cela a été préjudiciable à l’organisation des opérations de sauvetage pour ses équipes, a-t-il exposé. Privé d’informations venant du terrain, il était impossible de définir des "zones d’impact" qui auraient permis de déployer les agents de la Protection civile "par secteur", c’est-à-dire aux endroits les plus judicieux et au moment le plus opportun.

"j’avais des équipes qui arrivaient et je ne savais pas où les mettre…".
Les seules informations qui parvenaient à la Protection civile, ajoutait-il, venaient des bourgmestres qui appelaient. "Mais c’était du bruit tout ça" puisque chaque bourgmestre appelait pour sa commune, mais sans qu’une hiérarchie des urgences n’ait été établie. Faute de coordination centrale là encore.

On a par exemple splitté l’équipe des Hollandais en trois et on les a perdus toute la nuit. Leur responsable était furax

Même l’aide internationale n’a pas été affectée aussi efficacement qu’elle aurait pu l’être pour cette même raison, assure le lieutenant-colonel.

"On a par exemple splitté l’équipe des Hollandais en trois et on les a perdus toute la nuit. Ce sont les pompiers qui étaient chargés de les convoyer. Mais quand ils ont voulu revenir les pompiers n’étaient plus là… Les Hollandais, on ne les a revus que le matin et leur responsable était furax. Et le vendredi ils étaient repartis. C’est un immense gâchis en fait."

Pour le lieutenant-colonel, cette coordination de l’aide internationale a donc été "un vrai fiasco" avec 200 hommes et 50 bateaux pourtant disponibles mais à qui on n’a pas donné de travail…

Plus globalement, le lieutenant-colonel estime que, plus qu’une question de moyens, il y a un problème de procédures organisationnelles concernant ces opérations qui relèvent de la sécurité civile et de l’aide à la nation pour lesquelles sont concernés la Protection civile mais aussi la Défense et les pompiers. "Ce qui veut dire que, vu les effectifs disponibles en Belgique, pour un homme de la Protection civile que je déployais sur le terrain, on pouvait avoir 57 pompiers et 53 militaires. Et je ne les ai pas vus… Pas de leur faute, mais à cause des procédures."
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Message par Cheap Mer 19 Jan - 10:12

www.7sur7.be a écrit:Courriels perdus, cartes inutilisables, confusion autour des barrages: la gestion des inondations pointée du doigt

Lorsque le ciel s’est déchaîné, l’été dernier sur la Wallonie, le chaos a rapidement régné au sein du gouvernement. Courriels perdus, cartes inutilisables, confusion autour de l’ouverture de barrages... Une vue d’ensemble déficiente a empêché une évacuation sereine de la population, conclut Het Laatste Nieuws qui a enquêté sur les événements tragiques du défunt été.

Lundi 12 juillet. L’IRM annonce des quantités de précipitations pouvant aller jusqu’à 150 litres par mètre carré pour la semaine à venir dans certaines zones de Wallonie. Le service hydrologique du gouvernement wallon évalue la situation. Au centre de crise régional également, la situation n’est pas immédiatement considérée comme préoccupante. L’alerte de l’IRM est envoyée à toutes les zones d’urgence, aux bourgmestres et aux gouverneurs.

Une procédure standard.
Le même jour, le service hydrologique reçoit une notification de l’EFAS. Il s’agit d’un système européen qui avertit les gouvernements lorsqu’il y a une menace d’inondation. Cependant, pas un seul fonctionnaire wallon ne donne suite à l’EFAS. Les rapports arrivent, mais peu d'attention y est prêtée. Lundi, un peu avant midi, l’EFAS met en garde contre de graves inondations dans la province de Liège dans la nuit de mercredi à jeudi. Le service hydrologique wallon estime qu’il est encore trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme. Les prévisions de l’EFAS et de l’IRM sont jugées trop incertaines.

Des alertes, mais peu d'actions
L’IRM relève le seuil d’alerte à l’orange pour les provinces de Namur, Luxembourg et Liège. Là encore, on parle de 150 litres de pluie par mètre carré. Une carte météorologique prévoit même l’explosion d’une véritable ‘bombe à eau’ au-dessus des High Fens (la région où se trouve le réservoir d’Eupen) : 200 litres par mètre carré sont prévus. L’EFAS signale également une probabilité de 30 % d’inondations graves au Luxembourg et à Liège à partir de mercredi. Là encore, le service hydrologique wallon estime que les prévisions ne sont pas suffisamment sûres. Elles laissent trop de place à l’interprétation.

Le Centre de crise régional publie sur son site web un message indiquant que des inondations sont attendues mercredi. Quelque 500 courriels et textos sont également envoyés aux camps de jeunes en Wallonie. Les services gouvernementaux terminent la journée sans autre action.

À 22 h 30, le premier appel téléphonique alarmant parvient au directeur du Centre de crise régional. À Namur, quatre camps de jeunes ont été évacués à la hâte. Des problèmes se posent également à Liège. À 23 h 17, les liaisons ferroviaires dans la vallée de la Vesdre doivent être interrompues. Une heure plus tard, le tunnel ferroviaire de Chaudfontaine est inondé. Dans la nuit de mardi à mercredi, les habitants des rives de l’Ourthe et de la Hoëgne ont signalé que leurs maisons étaient sous l’eau.

Situation incontrôlable
À partir de 6 heures du matin, les sonnettes d’alarme retentissent soudainement. On passe directement du vert au rouge pour la vallée de la Vesdre sans transiter par l’orange. Presque toutes les demi-heures, le département envoie des signaux d’alarme supplémentaires pour différentes rivières, car les stations de mesure indiquent que la situation devient partout incontrôlable.

À partir de 9 h 50, la station de Pepinster ne donne plus de signal. À 13 heures, la station de Chaudfontaine tombe également en panne. Le service hydrologique n’a quasiment plus aucune visibilité sur la Vesdre.

Le Centre de crise régional prend conscience de la gravité de la situation. Cependant, peu de mesures sont prises. Vers 6h30, les mails et SMS Be-Alert sont envoyés aux 92 communes connectées au système d’alerte: soit seulement une commune wallonne sur trois. Tout au long de la journée, le centre de crise transmet les alertes des autres services et les mises à jour de l’IRM à toutes les personnes concernées. Rien d'autre à signaler.

Messages perdus
Dans la province de Liège, fortement touchée, le commandement est assuré dès le matin par Catherine Delcourt, en remplacement du gouverneur Hervé Jamar (MR). Il est rentré de vacances en Ardèche depuis quelques heures seulement et suit l’évolution de la situation depuis son domicile.

Catherine Delcourt annonce le plan d’urgence provincial à 9h26 à Liège. Quinze minutes plus tard, des courriels contenant des informations et des avertissements sont envoyés à toutes les communes. Pour certains, cependant, ces courriels ne passent pas le filtre anti-spam et d’autres adresses électroniques ne semblent même plus exister. La dernière mise à jour des informations de contact date de 2019. Certaines villes ne reçoivent pas les informations cruciales.

Une atmosphère de panique règne dans le centre de crise de Liège. Pour mieux se rendre compte de la situation sur le terrain, Catherine Delcourt demande à la police fédérale de déployer des drones et un hélicoptère, mais cela s’avère impossible. Dans un premier temps, la gestion de crise se concentre sur les communes de Spa, Theux, Jalhay et Stoumont. Là-bas, les camps de jeunes ont été évacués pendant la nuit, des sacs de sable ont été livrés, des maisons ont été inondées. Les routes sont impraticables en raison des hautes eaux. Mais avant midi, des signaux de détresse proviennent également de Pepinster, Chaudfontaine et Trooz.

À Spa, l’ouverture d’un centre d’appel provincial est réclamé, car la commune ne peut plus faire face au flux d’appels. De nombreuses villes de la vallée de la Vesdre ne semblent pas ou peu préparées à de fortes inondations. Bien qu’elles soient situées dans une zone extrêmement vulnérable aux fortes pluies, elles ne disposent que de plans d’urgence généraux dont beaucoup ne sont pas mis à jour.

Pas d’exercice catastrophe
Plusieurs communes n’ont pas organisé d’exercices de catastrophe ces dernières années et les zones d’assistance ne sont pas en phase les unes avec les autres. La province ne sait pas non plus quoi faire. Mercredi matin, elle se contente d’envoyer un communiqué de presse général indiquant que les citoyens doivent protéger leurs biens, garer leurs voitures en hauteur et éviter de se déplacer.

Seule Chaudfontaine procède activement aux évacuations, mercredi après-midi. Entre midi et 14 heures, la cellule de crise demande à tous les bourgmestres de Liège de lui faire part de leurs besoins. Trop tard. Le chaos est déjà tellement important que plus personne n’est capable d'évaluer la situation avec une vue d’ensemble. Des sacs de sable, des bateaux pneumatiques et des secouristes sont nécessaires un peu partout. Mais, dans de nombreux endroits, la police et les pompiers sont déjà dans l’incapacité de se déplacer.

Pendant ce temps, le gouverneur reçoit des signaux indiquant qu’un réservoir sur la Vesdre est sur le point de saturer. Une décision difficile devra être prise concernant l’ouverture des écluses, ce qui ne fera qu’aggraver la situation dans la vallée. Cependant, mercredi après-midi, dans la cellule de crise, il n’est pas clair de quel lac il s’agit. Le réservoir d’Eupen, qui se jette dans la Vesdre, ou celui près de Jalhay, qui se jette dans la Gileppe, un affluent de la Vesdre. Les services d’urgence et les fonctionnaires confondent les deux et se communiquent de mauvaises informations entre eux et à la cellule de crise. Pendant une heure et demie, les personnes présentes penseront à tort que le réservoir de la Gileppe est en difficulté, alors qu’il s’agit en fait du lac d’Eupen.

À 13 heures, le gouverneur et son équipe réalisent qu’il faut envisager des évacuations. En raison des problèmes liés aux réservoirs de la vallée de la Vesdre, les premières zones à envisager sont Eupen, Baelen et Limbourg. Ce sont les plus proches des barrages d’Eupen et de la Gileppe.

Évacuation chaotiques
Au cours de la réunion, les cartes des zones inondables sont présentées. Des zones rouges, orange, jaunes et vertes y sont représentées. Il est décidé que tous les habitants des zones rouges et orange doivent être évacués. À 13:29, l’ordre est envoyé à la police locale. Cependant, les services n’ont aucune idée des rues ou des maisons qui se trouvent dans les zones en question. Cela ne semble pas non plus figurer sur les cartes. La seule chose que les agents de la cellule de crise observent, ce sont les zones ombragées des différentes communes. Ils décident de déchiffrer eux-mêmes les noms des rues, mais la mission se révèle complexe. En désespoir de cause, ils envoient les cartes aux zones de police et aux bourgmestres.

Tout au long de l’après-midi, des messages arrivent de différentes communes pour demander des évacuations ou signaler qu’elles sont déjà en cours. Au sein de la cellule de crise, personne n’a la moindre idée du déroulement de ces évacuations et du nombre de personnes concernées. “Personne ne savait quoi faire”, confiera ensuite, l’ un haut responsable de la gestion de la crise.

En début d’après-midi, des rapports arrivent depuis de Pepinster, Verviers, Chaudfontaine et Trooz, entre autres, indiquant que les évacuations n’ont plus de sens. “Tout ici est sous l’eau. Nous ne pouvons plus partir.” La gouverneure et son équipe hésitent : doivent-ils envoyer un message via Be-Alert aux habitants de ces communes, leur demandant de partir? Après consultation, l’idée est rejetée. La crainte est que les personnes soient emportées par le courant violent.

Tout le réseau est bloqué. À 17 heures, même les camions du ministère de la Défense ont du mal à frayer un chemin. Certains pompiers sont bloqués dans des casernes inondées et les bateaux de sauvetage viennent à manquer. Les hélicoptères et les drones semblent ne pas pouvoir voler à cause du temps orageux. Une aide est demandée aux pays voisins.

Au même moment, une nouvelle information tombe, les évacuations dans la vallée de la Vesdre sont devenues presque impossibles. Néanmoins, à 18 heures, la décision est prise d’ordonner à toutes les zones de police de secourir le plus grand nombre de personnes possible de leurs maisons (...) Le gouverneur demande aux zones de le tenir informé du nombre d’évacuations qui sont finalement menées à bien. Elle ne recevra de réponse de personne.

Vers 21 heures, les premiers secours venus de l’étranger arrivent. Le Luxembourg met des bateaux à disposition, mais ne sont plus utilisables à partir de 23 heures. À ce moment-là, la pluie tombe à verse et l’eau tourbillonne dans les rues. Les secouristes de Pepinster, Verviers et Chaudfontaine signalent également qu’ils doivent s’arrêter.

Des sinistrés livrés à eux-mêmes
Les habitants de la vallée de la Vesdre sont maintenant complètement livrés à eux-mêmes. À partir de minuit, ils ne peuvent même plus appeler le numéro d’urgence 112. Il y a en permanence 600 appels d’urgence en attente. 600 personnes qui ont un besoin urgent d’aide ou qui sont en danger de mort, car pour les autres questions, on peut appeler le 1722. Des dizaines de milliers de citoyens passent la nuit sans aucune information ni aide du gouvernement.

Ce n’est qu’à 7h46 jeudi matin, que le Centre de crise régional décide d’envoyer un message d’alerte générale à tous les citoyens des provinces wallonnes concernées. Le message se lit comme suit: Plusieurs routes sont inaccessibles. Évitez de voyager. Donnez la priorité aux services d’urgence. Le travail à domicile. De nombreuses personnes qui reçoivent le message texte sont entourées d’eau depuis plus de douze heures. Certains sont même sur leur toit. Leur gouvernement ne leur donne que ce sage conseil : ‘Travaillez à la maison’.
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Message par Cheap Jeu 24 Mar - 8:53

www.lesoir.be a écrit:la commission d’enquête accouche de 170 recommandations

La majorité PS-MR-Ecolo et les Engagés (ex-CDH) ont trouvé un accord sur un document commun à débattre au parlement. L’accent y est notamment mis sur un nouveau modèle de gestion des barrages.

La commission d’enquête du parlement de Wallonie consacrée aux inondations de juillet dernier se réunira une dernière fois ce jeudi à Namur. Il s’agira d’adopter les conclusions et les recommandations de six mois de travaux, avant de les soumettre à l’assemblée plénière convoquée le 31 mars prochain. En amont, un accord sur la teneur de ce document a été trouvé entre les trois partis de la majorité (PS, MR et Ecolo) et les Engagés (ex-CDH), dans l’opposition. Seul le PTB ne souscrit pas à ce texte à ce stade.

Les députés wallons ont accouché de 170 recommandations qui brassent très large : « Ces catastrophes doivent être mieux anticipées, préparées et gérées à tous les niveaux. A côté de cela, toutes les politiques de prévention des risques d’inondation doivent être renforcées afin d’en réduire l’impact potentiel. Le terrible drame vécu par les sinistrés ne doit plus se reproduire », commentent les signataires de ces propositions.

On retrouve dans ces recommandations l’essentiel des problématiques qui ont émergé à travers la cinquantaine d’auditions (120 heures au total) menées au parlement : l’amélioration de la lisibilité et de la qualité des prévisions météorologiques et hydrologiques, la mise en place d’une véritable gestion de crise et d’une culture du risque à tous les niveaux, ce qui passe notamment par la définition d’un nouveau cadre légal pour le centre régional de crise, ou encore le renforcement de la communication vers la population à tous les moments d’une crise d’une telle ampleur.
Gestion plus dynamique des barrages-réservoirs

Un large chapitre est consacré à la gestion des barrages-réservoirs. On se souvient des accusations portées contre celui d’Eupen après les crues monstrueuses dans la vallée de la Vesdre. L’idée est de rendre la gestion de ces ouvrages d’art stratégiques plus dynamique « en fonction des moments de l’année, des prévisions et des données météorologiques et hydrologiques » et de prévoir « un renforcement des possibilités de manœuvre de la part des gestionnaires », ce qui passe par une révision du contrat de gestion conclu avec la Société wallonne des eaux (SWDE) et par une réécriture des notes de manutention.

Les barrages doivent être mieux équipés pour prévenir les situations de crise, les procédures doivent être retravaillées pour « autoriser le Service public de Wallonie (SPW) à imposer par injonction à la SWDE et à tout gestionnaire de barrage ou exploitant de centrale électrique, un turbinage immédiat en situation de crise ».

Il faudra également « intégrer dans la gestion des barrages un plan d’alarme, avec montée en puissance en différents niveaux d’alarmes, avec des règles à respecter pour chaque niveau, afin de clarifier le rôle des gestionnaires de barrages. »

Les recommandations portent encore sur l’encadrement de la reconstruction dans les secteurs sinistrés : il s’agit de « mettre à jour les cartes des zones inondables, finaliser les cartes de risques, organiser la reconstruction et la prévention des risques d’inondations par sous-bassin versant et augmenter la capacité d’absorption des sols ».

Les députés demandent aussi « une reconnaissance officielle des événements et un travail de mémoire ».

A noter, enfin, que certaines recommandations concernent également le niveau fédéral en matière de gestion de crise et de planification d’urgence. Lorsqu’il sera adopté par le parlement, le texte sera donc largement diffusé à d’autres niveaux de pouvoir.
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Message par Cheap Jeu 24 Mar - 9:16

Merci à Martine qui a compilé les principaux passages concernant les services de secours.

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